Depuis février 2014 Akon a lancé Lighting Africa, un projet titanesque qui vise à fournir de l’énergie solaire à travers tout le continent ; il faut juste qu’elle soit installée, exploitée et entretenue par chaque localité.
« Le plus dur à été de mettre tout le monde d’accord puisque au début les gens pensaient que c’était juste une fondation « slash » un grand mouvement… Mais nous on veut fournir du travail dans chaque zone impliquée. On est arrivé à la conclusion que l’Afrique devait être lasse de la charité, donc on s’est dit : “Et si on leur donnait simplement du travail pour qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes ?” » déclarait Akon sur CNN début juin.
Malgré l’apparente utopie, la « folie » de ce projet, il a connu un développement fulgurant : en un an, la cause s’est élargie de 6 à 14 pays.
La première ambition était de fournir de l’énergie à 1 million de personnes, mais à terme ce serait peut-être 600 millions d’Africains qui pourraient y avoir accès. En Afrique, seulement 30% de la population utilise des ressources énergétiques contre 80% de la population dans le monde.
Akon a créé ce projet avec deux partenaires,Thione Niang (Politicien, conseiller à la tête de Solektra INT) et Samba Bathily, un entrepreneur malien spécialisé dans l’énergie solaire (PDG d’ADS Global Corporation S.A, qui possède Solektra). Akon et Thione Niang ont tous les deux grandi au Sénégal, à Kaolack, une ville dépourvue d’accès à l’électricité et c’est en partie de leurs souvenirs d’enfance qu’est né le besoin d’agir pour faciliter la vie d’autant de jeunes que possibles.
« À mon époque, pour étudier, c’était avec une seule bougie pour toute la famille. Je veux m’assurer que les écoliers n’aient plus à travailler dans ces conditions », raconte Thione Niang sur le site du projet.
Les enfants/la jeunesse sont les principaux visés par cette campagne puisque les moins de 35 ans représentent 70% de la population du continent « et [sont] le moteur de sa croissance. » Ainsi, outre les emplois et les bénéfices qui découlent de l’installation de l’énergie (commerces pouvant ouvrir plus tard, meilleures conditions de travail à la maison pour les femmes, les enfants ou dans les centres de santé…), de nombreux emplois pour les jeunes sont créés à chaque village équipé. D’un autre côté une nouvelle énergie propre est aussi une solution salvatrice et vitale puisque « plus de 3,5 millions d’Africains décèdent chaque année de pollution interne ou suite à un incendie causé par l’utilisation de combustibles solides nocifs et onéreux » (comme le kérosène).
Jusque là ce sont 100.000 lampadaires, 1000 micro-centrales solaires et 200.000 kits pour l’électricité domestique qui ont été installés dans plus de 480 localités ; soit environ 75.000$ investis par village.
« Jusqu’à présent nous avons utilisé 240 millions de dollars sur la base du milliard de dollars de ligne de crédit dont nous disposons. Et nous comptons être présents dans 30 autres pays prochainement », a annoncé Samba Bathily.
En marge du SE4AII (Sustainable Energy For All), il expliquait aussi que leur travail devait se concentrer sur les compétences africaines, au-delà des technologies. Pour cela la première Académie Solaire a été construite au Mali et doit ouvrir d’ici l’été à Bamako. Inédit sur le continent, ce centre de formation professionnelle sera destiné aux « entrepreneurs, ingénieurs et techniciens africains de demain » ; pour former des milliers de personnes qui pourront continuer de développer le projet de façon autonome. Une priorité pour Akon qui déclarait encore à CNN :
« On veut créer une génération de do-ers, des gens qui vont vraiment faire la différence. J’ai donc décidé de commencer avec moi-même. L’Afrique devra être construite par les africains eux-mêmes. »