À l’origine du projet, on trouve trois trentenaires équatoriens motivés. À l’automne dernier, ils créent un groupe secret, « Acción Ortográfica » (l’Action Orthographique), dans le but de corriger les fautes d’orthographe des graffitis de Quito, la capitale du pays. Ces amoureux des belles lettres expliquent leur mission de la manière suivante :
« Nous espérons qu’à travers cette noble mission, nous sommes capables de rendre service à la communauté qui promeut l’usage correct de la langue et libère la société de la confusion, de la frustration, de l’angoisse et des incompréhensions que causent les graffitis mal écrits »
Après quelques mois de corrections en série, le groupe, qui rassemble plus de 5000 fans sur Facebook, a reçu l’approbation sur Internet ainsi qu’In Real Life de nombreux Équatoriens. Une femme dont la maison est souvent victime de tags a même donné au groupe son approbation pour qu’il y accomplisse sa mission de correction. Le poète mexicain Armando Alanis, qui encourage les tags urbains poétiques, a lui-même loué la démarche. L’initiative a aussi été reprise par un groupe espagnol désormais actif à Madrid.
Notons que l’idée avait déjà été appliquée à Londres en 2013, mais à des fins publicitaires. Par ailleurs, Acción Ortográfica va plus loin et vise aussi la toile. Les voilà qui corrigent désormais les fautes présentes dans les tweets du président équatorien Rafael Correa :
La problématique de l’orthographe semble préoccuper de nombreux citoyens en Amérique du Sud. Rappelons que l’an passé, un député du Pérou voisin avait voulu faire passer une loi punissant les médias « coupables » de coquilles. Son texte, qui avait été ultimement rejeté, était justement… truffé de fautes.