« Tu m’as donné ta boue, et j’en ai fait de l’or ». Les créateurs du bus qui fonctionne au caca ont-ils trop lu Baudelaire ? Toujours est-il qu’hier, journée mondiale des toilettes, ce véhicule pas comme les autres a roulé pour la première fois en Grande-Bretagne, selon des faits rapportés par le Telegraph.
Quarante sièges (pas tous occupés) et un réservoir de biométhane dans le coffre, Bio-Bus – c’est son nom – a parcouru 300 kilomètres de l’aéroport de Bristol à la ville de Bath, rien qu’à la force de ce gaz non-polluant issu de déchets organiques (excréments humains et déchets alimentaires).
Unique souci : le bus est glouton. Pour atteindre 190 miles d’autonomie, soit à peine plus de 300 kilomètres, il consomme un réservoir de gaz entier, ce qui correspond à-peu-près aux « déchets » annuels de cinq personnes. C’est contraignant, mais d’après les experts du secteur (la société GENeco, à l’origine du projet, n’en est pas à son coup d’essai), le ratio est voué à s’améliorer. Surtout, soulignent-ils, ce véhicule d’un nouveau type peut améliorer la qualité de l’air. Et il prouve – on le savait déjà en médecine – que même nos déjections peuvent avoir une utilité.