Le décès de David Bowie, dans la nuit de dimanche à lundi, pose la question du deuil collectif sur les réseaux sociaux.
Chaque fois qu’une icône meurt, la peine des fans semblent atteindre un niveau démesuré… À la minute où l’info sort, les larmes commencent à couler. Très vite, la douleur est magnifiée, la mémoire est ravivée, et les avis divergent quant à la valeur à leur attribuer.
Et puis, plusieurs questions se posent : Pourquoi cette personne que nous ne connaissions pas nous importe tellement ? À quel point pouvons-nous exprimer notre peine, si nous sommes juste un individu parmi tant d’autres ? C’est ce qu’a voulu expliquer Caroline Franke, pour Vox, après qu’elle ait vu un tweet qui résume, pour elle, son sentiment :
« Je pense à la façon dont nous pleurons artistes que nous n’avons jamais rencontré. Nous ne pleurons pas car nous les connaissions, nous pleurons parce qu’ils nous ont aidés à nous connaître. »
Thinking about how we mourn artists we’ve never met. We don’t cry because we knew them, we cry because they helped us know ourselves.
— Juliette (@ElusiveJ) 11 Janvier 2016
« Les grands artistes vont chercher dans leur cœur, leur cerveau et leurs tripes pour puiser ensuite dans vos émotions. Ensuite, à vous de décider ce que cela signifie pour vous », écrit la journaliste.
Même si plusieurs personnes ont partagé la même chanson ou la même photo, leurs motivations sont souvent différentes. « Mes amis ou des artistes ont parlé de comment Bowie a élargi leur champ d’horizon et les a fait se sentir moins seuls. Ils ont expliqué comment le chanteur a créé un univers sans limite dans lequel ils pouvaient plonger à chaque fois que l’envie leur prenait, juste en posant leur casque de musique sur leurs oreilles. Ils ont alors exprimé tout ce qu’il signifiait pour eux (…) », raconte Caroline Franke.
Dans le deuil l’effet de masse pourrait intensifier la peine, mais chaque réaction reste individuelle. Et chaque personne apprécie la musique à sa manière. « Dans ces moments, j’apprends à mieux me connaître, grâce à des gens que je n’ai jamais rencontré […]. Mais je serai toujours heureuse qu’ils aient traversé mon système solaire, même si leurs orbites étaient loin de la nôtre – et je pense que vous l’êtes aussi », conclut-elle.