Qui a dit que l’avortement et la religion sont incompatibles ?
10 000 religieux venus des quatre coins des États-Unis se sont réunis le weekend du 26 au 28 février dernier au « National Weekend of Prayer », à l’initiative du Pasteur Debra W. Haffner, présidente de l’Institut Religieux (une organisation multi-confessionnelle), pour prier et soutenir la préservation de l’intervention volontaire de grossesse.
80 congrégations religieuses, qui représentent 19 fois différentes venues de 25 États différents (dont des catholiques, musulmans, juifs, protestants, luthériens, méthodistes) étaient présentes pour se mobiliser contre le cas le plus significatif du pays : celui du Texas.
Si les communautés religieuses ressentent l’urgence d’une mobilisation , c’est que ce mercredi 2 mars, l’organisation féministe Whole Woman’s Health va passer devant la Cour Suprême – plus haute instance du pouvoir judiciaire américain.
Cette dernière va statuer sur le cas « Whole Woman’s Health v. Hellerstedt », dont l’enjeu est de réviser de la législation texane sur l’avortement.
En juin 2013, Rick Perry, gouverneur du Texas, estimait « [avoir] franchi la dernière étape d’un effort historique pour protéger la vie », en adoptant un des projets de loi les plus restrictif des États-Unis concernant l’IVG. Après sont adoption, le Texas a vu fermer presque tous les centres d’avortement, n’en laissant plus que cinq actifs sur les 42 existants initialement.
Whole Woman’s Health, ONG fondée en 2003, se bat pour la protection du droit des femmes sur l’intégralité du territoire américain. En apportant un soutient financier – en 2009 l’avortement coûtait 430€ – mais aussi en administrant des soins gynécologiques et en ouvrant des installations à travers le pays.
Plus tôt dans l’année, 1300 leaders religieux réunis sous un Amicus Curiae de tous les bords religieux – une organisation non protagoniste d’une affaire judiciaire qui souhaite apporter des éléments sous forme de textes permettant de faire trancher les juges – avaient déjà abordé ce sujet dans un dossier appelé « les amis du tribunal » :
« Beaucoup de traditions religieuses reconnaissent et soutiennent le droit moral de chaque femme de prendre ses propres décisions à propos de sa grossesse, en accord avec sa foi et sa conscience ».
Un soutien religieux qui pourrait changer la donne, dans un pays où la laïcité n’occupe que peu de place.
Photographie à la Une : Des manifestants pro-avortements et anti-avortements devant la Cour Suprême à Washington, le 22 Janvier 2014. (AP Photo/Susan Walsh)