C’est un espace numérique et, d’après ses créateurs, il s’agit de la toute première initiative de ce type. Bienvenue au « Musée de la Corruption ». Sur ses murs virtuels : de nombreuses caricatures d’hommes politiques, tous impliqués dans de sombres histoires. Les lieux et les dates de leurs méfaits sont inscrits sur fond coloré. Sous chaque portrait, une légende détaille dans quelles affaires chacun d’entre eux a trempé.
Le site a été lancé le 9 décembre dernier, Journée mondiale de lutte contre la Corruption. Derrière le projet : une bande de dessinateurs, tous issus d’une école d’art née l’année dernière et vouée, d’après le site La Nación, à former une « nouvelle génération de créatifs ». « Le Musée de la Corruption est une organisation sans but lucratif » expliquent les intéressés, qui disent vouloir « récupérer la mémoire historique et collective des citoyens sur les faits de corruption qui déterminent la croissance » de leur pays.
Cette galerie virtuelle n’est qu’un point de départ. Dans une vidéo, les artistes annonce qu’un musée physique, censé exposer les oeuvres d’art et accueillir des interventions d’artistes, est prévu pour le mois de janvier. Ils comptent aussi développer une application mobile. Elle permettra aux citoyens de dénoncer les faits de corruption en temps réel, depuis leur téléphone.
Et ils devraient avoir de quoi faire… D’après l’organisation mondiale Transparency International, le pays se situe à la 150e place en 2014 sur la liste des États les plus corrompus, sur 157 pays. Mais au Paraguay, la lutte créative contre la corruption s’organise. Il y a quelques semaines, c’est un tailleur réputé de la capitale qui a fait sensation avec un dispositif anti-pot-de-vin d’un nouveau genre… Pour exprimer son mépris, à la suite d’un énième scandale, il a lancé – avec grand succès d’ailleurs – une ligne de costumes sans poches.