Moussa Touré-Sy a 31 ans, habite Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis et se verrait bien, dit-il « contribuer à l’émergence d’une littérature de quartier ». Pas qu’elle soit inexistante, précise-t-il. Mais sur les étals des librairies, les écrivains issus des banlieues, pourtant viviers de création, sont encore des oiseaux rares. Pour sa part, il a déjà apporté sa petite pierre à l’édifice – presque littéralement, car Dyosis, son premier roman, est un pavé de près de 500 pages.
Dyosis, dit son auteur, est un conte noir « qui s’interroge sur le sens de la vie », en émettant l’hypothèse que sans le savoir, l’être humain aurait lui-même tout orchestré depuis le départ. « Le lecteur se retrouve plongé en 2050 dans le Grand Paris, et assiste à la rencontre de deux personnages qu’en apparence tout oppose », si ce n’est que tous deux exècrent la société dans laquelle ils évoluent. C’est une romance : celle entre une femme juive, qui vit dans la capitale, et Dyosis, un enfant d’immigré qui habite sa périphérie. Les deux se rencontrent un soir, en marge d’une agression, et ne se quitteront que dans des cironstances au-delà du tragique.
Le roman a été découpé en trois parties. Il trimballe le lecteur un peu partout, en se jouant des espaces et du temps : au XIXe siècle, en pleine guerre de l’opium à Hong Kong, ou dans une île en plein milieu de l’océan, et surtout dans un nouveau monde, fait de villes nouvelles, d’une faune et d’une flore spécifiques et d’un système politique, tous inventés pour les besoins du livre. Celui-ci, explique son auteur, prend à contrepied le roman d’initiation, tout en en conservant la dimension d’apprentissage : « Dyosis n’a pas 14 ans, c’est un homme mûr, il est extrêmement complexe au niveau psychologique ».
Cet ouvrage à la croisée entre l’heroic fantasy, la science-fiction et le roman historique, dont Moussa Touré-Sy vient d’achever le premier tome intitulé La Réponse au Pouvoir, a été auto-édité : il se trouve en vente libre sur Amazon, au lien suivant. Et ne vous arrêtez pas à sa couverture sombre – pour les nostalgiques de Peggy Sue et les Fantômes de Serge Brussolo (qui fête d’ailleurs ses 15 ans cette année) ou d’autres sagas fantastiques comme Eragon, c’est une lecture tout à fait appropriée, à la ville comme à la plage.