Le 8 décembre, RFI publiait les conclusions d’un rapport du Comité de Protection des Journalistes sur la situation de la presse au Rwanda. Dans le pays, explique l’association américaine, la censure est commune et les progrès bien trop lents. Et si des sites d’information indépendants comme Great Lakes Voices existent, ils sont, disent-ils, soumis à des pressions constantes.
Il y a 20 ans, les médias ont joué un rôle crucial dans le génocide rwandais, qui a fait près de 800 000 morts entre avril et juillet 1994. Depuis, explique le CPJ, sous prétexte de préserver l’unité nationale et d’enrayer un potentiel retour des violences ethniques, les autorités exercent des contrôles très stricts sur les journalistes – qui pratiquent eux-même l’autocensure. C’est dans ce contexte que l’association américaine International Women’s Media Foundation annonce sur son site un programme de soutien et de formation destiné aux femmes journalistes qui voudraient couvrir autrement la région des Grands Lacs d’Afrique, dont le Rwanda. L’objectif : créer un réseau de professionnelles qualifiées, et apporter un souffle journalistique nouveau dans une région qui, en plus de ses difficultés internes, ne bénéficie que d’une couverture limitée dans la presse internationale.
L’organisation offre un programme de formation sur 10 jours, en février prochain, ouvert aux journalistes locales et aux correspondantes internationales. Le programme, qui incluera un module sur la sécurité, veut permettre aux journalistes de rencontrer des acteurs locaux et des experts de la région, pour mieux comprendre les enjeux de ces pays. Les journalistes du monde entier ont jusqu’au 20 décembre pour postuler au Rwanda et en Ouganda. Déjà mise en place en République Démocratique du Congo cette année, l’initiative devrait être rapidement étendu à plusieurs pays de l’Afrique de l’Est et Centrale – du Centrafrique au Soudan, en passant par la Tanzanie.