Après 2 ans à Boston à étudier le chant, elle revient à Paris pour rapper.
Anna Kova, une chanteuse/rappeuse qui ne fait rien comme les autres. Voilà bien la meilleure description que l’on pourrait faire de cette petite frenchy. Son parcours pourrait pourtant être qualifié de classique. Mais pas pour une « artiste hip-hop ». Après un passage au Conservatoire où elle apprend le solfège et la théorie, Anna s’envole pour Boston, où elle intègre la prestigieuse école de musique Berklee College of Music : « Je suis partie aux States pendant deux ans pour y suivre un cursus vocal. J’ai pris une grosse claque sur tous les points. J’ai compris ce que je voulais et comment je voulais y arriver ».
Aussi à l’aise sur un beat hip-hop avec « Make My Way » que sur une instru’ jazzy avec le titre « Big Scenes », Anna Kova a tout pour plaire. Une joie de vivre clairement affichée, un charisme, du charme, un univers… mais surtout une voix. À la fois suave et envoutant, son timbre va vous faire voyager et même planer. Et cela peut parfois sembler être de plus en plus rare dans un paysage radiophonique hip-hop de plus en plus teinté d’autotune, de bangers au refrain accrocheur et de flows toujours plus rapides ou saccadés.
« Ce qui m’a toujours attiré dans le rap, c’est surtout le travail sur la rythmique. L’idée de contrôler totalement une instru en imposant un rythme à soi. Les meilleurs concerts que j’ai faits sont des concerts de rap. Kendrick Lamar par exemple, il a juste besoin d’un mic et tu l’écoutes du début à la fin. Et une voix c’est tellement plus fort que n’importe quoi. »
Aussi inspirée par le Wu Tang Clan que par des pointures vocales féminines comme Lauryn Hill, Aretha Franklin ou Erykah Badu, cette jeune artiste, la vingtaine, vient au départ de la scène jazz : « À la base je suis issue du jazz. Un des mecs que j’écoute le plus au monde en ce moment c’est Robert Glasper. Il est, avec beaucoup d’autres comme Christian Scott ou Snarky Puppy, un artiste qui explique que le jazz ce n’est pas vieux, que ça existe et continue d’exister a travers le hip-hop, l’électro.. L’alliance, la fusion entre le vieux et le jeune. »
« Après je suis passé au hip-hop à l’ancienne avec Wu Tang, 2 Pac, Biggie sans oublier les petits nouveaux de la scène rap. Aujourd’hui je ne peux pas me passer de Kendrick ou Schoolboy Q. J’ai vraiment envie de toucher à tout et de ne pas me brider. » Et quand elle dit écouter de tout, ce n’est pas juste pour la forme. Deux des derniers concerts auxquels elle a assistés ? Le prince de l’auto-tune T-Pain, dont elle a fait la première partie, et Jessye Norman, une chanteuse… d’opéra.
Son dernier clip « Blow »*, sorti le 13 décembre, prouve encore qu’Anna Kova est tout-terrain. Et que sa magnifique voix s’adapte parfaitement à des sonorités plus électro. Ce titre étant la première collaboration avec son partenaire de scène, MiM, avec qui elle prépare un album pour 2015. Album qu’on peut d’ailleurs commencer à découvrir en live, lors des différentes dates faites et à venir.
À son actif, Anna Kova ne compte qu’un EP de 5 titres My Heart Ain’t Wrong, sorti le 16 mai dernier. Pourtant, il y a fort à parier que cette jeune artiste qui vogue entre soul, jazz et hip-hop va bientôt faire parler d’elle : « Cette année il y a plein de choses qui vont sortir.. Je ne vous en dis pas plus! »
(*Blow figure sur l’EP Samsara de MiM)
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