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Musique

Franck Ocean donne sa 1ère interview depuis la sortie de son album

Blonde, le dernier album de Frank Ocean, a été salué par la critique et a connu un très grand succès en se plaçant numéro 1 du Billboard 200 dès sa sortie. Pourtant, depuis ce triomphe, le musicien avait refusé de répondre aux médias et à ses nombreux fans impatients (hormis pour parler de ses Vans, très brièvement, lors d’une invitation à la Maison Blanche). C’est le New York Times qui a finalement réussi hier à faire sortir l’artiste de son silence. Dans cette interview, Ocean parle de sa volonté de rester discret, de son malaise avec la célébrité et de son envie de rester indépendant.

À propos de sa volonté de rester loin de la vie publique :

« Mon œuvre pourrait être célèbre sans que moi je le sois, ça me fascine parfois. Je suis très envieux du fait que les Daft Punk puissent porter des casques de robot et être l’un des groupes les plus connus du monde, mais je comprends que ça ne sera jamais mon cas. C’est trop tard. C’est difficile pour moi d’être clair sur ça, de me considérer comme une figure publique. J’ai pris l’habitude d’être Frank Ocean. Beaucoup de gens m’arrêtaient dans la rue quand mon album n’était pas encore sorti, certains sortaient de leur Uber en lançant […] « Franck, où est l’album ? » »

Concernant ses relations amoureuses, qui ont fait couler beaucoup d’encre :

« Depuis 2012, rien de durable. ‘Normales’ serait le mot, quoi que ce mot ne signifie rien en général. Je suis dans un cas de figure très différent d’il y a quatre ou cinq ans sur ce sujet. J’ai changé dans ma relation avec moi-même, ça veut tout dire. Il n’y a pas de honte ou d’auto-dégoût. »

À propos de l’album Blonde et de son processus créatif :

« Même si le rythme de l’album n’est pas frénétique, le rythme des idées l’était. Pendant la conception de l’album, il y avait 50 versions de « White Ferrari ». Mon petit frère de 15 ans a entendu l’une des versions, et il a dit : « Tu dois sortir cette version, c’est la bonne ». Je lui ai répondu « Non, ce n’est pas la bonne » parce qu’elle ne me procure pas encore un sentiment de paix. Il y a simplement des accords, des mélodies. Je ne sais pas quelles combinaisons de ces éléments vont me faire ressentir ce que je dois ressentir. Mais je sais précisément le sentiment qui doit se produire [à l’écoute des titres] ».

À propos des cérémonies des VMAs et des Grammys (auxquelles il ne désire pas participer) :

« Maintenant, je regarde les choses autrement mais à l’époque c’était différent. Les émissions nationales qui font plus de 5 millions de téléspectateurs, j’ai toujours été réticent à y aller, sauf si elles m’évoquaient une certaine nostalgie […]. Donner une performance aux VMAs, faire un enregistrement pour les Grammys – le fait que j’accepte de participer à ces émissions était très lié à ce qu’elles me faisaient ressentir avant que je sois vraiment dans le business. Et le fait de simplement vouloir fréquenter ces personnes-là et être vu à ces endroits. Je suis toujours un peu réticent et sceptique par rapport à ce genre de choses, parce que je me suis demandé si j’y étais vraiment prêt ou non« .

Frank Ocean chante "Thinking of you" en 2012 lors de la cérémonie des VMAs

Frank Ocean chante « Thinking of you » en 2012 lors de la cérémonie des VMAs

Le refus de donner des interviews depuis la sortie de Blonde est un exemple de la liberté et de l’indépendance nouvellement acquise par l’artiste. Son dernier album, produit par son label indépendant Boys don’t Cry en est l’illustration. Il a entamé des négociations avec le label Def Jam, qui l’avait signé en 2009, pour mettre un terme à son contrat. « Un jeu d’échec de sept ans« , selon Frank Ocean, qui préfère désormais être maitre de ses choix et qui a d’ores et déjà remplacé son équipe : nouvelle gestion, nouvel attaché de presse, nouvelles collaborations… Un nouveau Frank.

Vous pouvez consulter l’intégralité de l’interview en anglais sur le site du New York Times.

Photographie à la Une extraite du Tumblr de Frank Oceanfrankocean.tumblr.com

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