Ahmed Hussen, 39 ans, a été nommé le 10 janvier ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au Canada, à la faveur d’un remaniement. Il intègre le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau et devient le premier arabe musulman, au Canada, à décrocher ce poste de ministre. Il est aussi le premier citoyen canadien d’origine somalienne a être élu député, puis nommé ministre.
Né à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, Ahmed Hussen arrive seul au Canada à l’âge de 16 ans pour fuir son pays que la guerre civile dévaste depuis janvier 1991. Le jeune homme, poussé par son grand frère, s’embarque dans des études d’Histoire à l’université de York et s’engage, très vite, dans la vie de la cité. À l’époque, relève France 24, il milite notamment contre la transformation de logements sociaux en appartements de haut standing.
Comme le rappelle France 24, son parcours professionnel est hybride. Dans les années 2000, Ahmed Hussen s’essaie à plusieurs postes, dont celui d’avocat en droit de l’immigration ou de conseiller ministériel, sans jamais renier son intérêt pour les minorités et leur juste intégration dans le système canadien. Il s’engage en particulier pour la communauté somalienne, en combattant la radicalisation des jeunes somaliens au Canada qui rejoignent les rangs des extrémistes Shebabs, dans leur pays d’origine.
Capture d’écran Twitter.
Sa véritable entrée en politique, elle, n’a pas deux ans. En 2015, Ahmed Hussen est élu député de la circonscription de York Sud-Weston, sous la houlette du Parti libéral. Le 10 janvier de cette année, il a été nommé ministre et depuis, sur Twitter, il donne le ton. Ses derniers tweets citent Martin Luther King, quand ils ne souhaitent pas de joyeuses fêtes aux Tamouls canadiens, aux juifs ou aux orthodoxes.
La presse canadienne ne s’est pas émue outre-mesure du parcours d’Ahmed Hussen. Pas par mépris, mais parce qu’il n’est pas si atypique au sein de ce gouvernement : la ministre des Institutions démocratiques Maryam Monsef, par exemple, est arrivée au Canada après une enfance chaotique entre l’Afghanistan et l’Iran.
Il n’en reste pas moins que cette nomination intervient alors que les États-Unis voisins auront officiellement, dans deux jours, un Président dont les déclarations anti-musulmans n’ont pas refroidi les électeurs. Elle s’inscrit alors comme un symbole fort de l’identité canadienne et du progressisme made in Trudeau, qui veut se faire le chantre de la diversité culturelle et de l’accueil des réfugiés.
Photographie à la Une – Twitter d’Ahmed Hussen