Le projet Pumpipumpe (prononcez "poumpipoumpe", c'est du suisse-allemand) incite les citoyens à consommer intelligemment en s'échangeant des objets entre habitants du même immeuble. Pas besoin d'Internet : le prêt se fait grâce à des vignettes que les voisins collent sur leurs boîtes aux lettres.
Depuis sa création, il y a deux ans, Pumpipumpe connaît un succès croissant en Europe et a été récompensé par plusieurs prix. Nous avons posé 5 questions à Sabine Hirsig, designer et co-fondatrice du projet.
Quel est le principe de PumpiPumpe ?
Sabine Hirsig : Pumpipumpe signifie « emprunter une pompe à vélo » en dialecte suisse-allemand. Le principe est très simple : il faut juste commander des autocollants sur le site, on les reçoit par poste, on les colle à la boîte aux lettres chez soi. Cela montre quels objets l’on a à disposition et qu’on est disposé à prêter de temps en temps à son voisin. Pour que l’on puisse comprendre de quoi il s’agit, il y a un autocollant qui s’appelle « tu peux emprunter tout ça chez moi », c’est le dernier de la liste. Ça veut dire que les gens peuvent aller sonner chez la personne.
Qui est derrière le projet ?
Nous sommes trois designers, Lisa Ocltscnbein, lvan Mele et moi, Sabine. On travaille en indépendant, mais on se partage un atelier. L’idée nous est venue en observant que dans chaque ménage, il y a beaucoup d’objets de la vie de tous les jours qui prennent la poussière, que l’on utilise peu. On se disait qu’il faudrait pouvoir se les prêter entre voisins. Ça permet en même temps plus de contact, d’interaction entre les gens.
Concrètement, comment cela s’est-il mis en place ?
On a commencé il y a deux ans, on pensait pas du tout que ça allait susciter autant d’enthousiasme. On a testé l’idée un week-end, pour voir, dans la rue où on travaille. On a toqué à la porte des gens, on a parlé à ceux qu’on voyait dans la rue et on leur a exposé l’idée. Un ami journaliste a écrit un article sur le projet, et les commandes sont venues de partout en Suisse, mais aussi Europe.
Cela fonctionne-t-il en France ?
Il suffit de passer commande sur le site. Ensuite, il faut verser entre 4 et 5 euros, et on se charge de les envoyer. Nous, on ne gagne rien pour le moment : les frais couvrent le matériel et l’envoi. Les envois en Suisse sont gratuit parce que nous avons reçu des financements publics.
Quels sont les retours ?
Beaucoup de gens nous écrivent pour nous soutenir, et les commandes sont exponentielles. On s’est fait dépasser ! (rires). On effectue entre 50 et 200 envois par semaine, en Suisse, Allemagne, Autriche, Danemark, et même en Amérique.
Pour en savoir plus (et pourquoi pas, devenir partenaire du projet) : le site Internet de Pumpipumpe.