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Musique

À VOIR : « Peupleraie » de Clément Froissart, hymne à l’absence

Nous vous l’avons présenté en exclusivité fin novembre : Clément Froissart, ex-membre du groupe Concorde, œuvre désormais en solo et dévoile le second extrait d’un triptyque vidéo. Après l’adolescence rêveuse et brutale de « Dreamers », voici l’enfance tendre et boîteuse de « Peupleraie » avec, en creux, un sujet grave : l’addiction à l’alcool.

Le clip « Peupleraie » de Clément Froissart, réalisé par Thibault Dumoulin

À l’occasion de la sortie du clip, nous avons rencontré son réalisateur, le talentueux Thibault Dumoulin, pour en savoir plus sur sa rencontre avec Clément Froissart et ses intentions cinématographiques.

Clique : Peux-tu te présenter ?
Thibault Dumoulin : Je m’appelle Thibault Dumoulin, je suis réalisateur, j’ai 31 ans et je vis à Biarritz. J’ai commencé à faire des vidéos un peu dans mon coin, puis j’ai suivi une formation en documentaire de création où j’ai découvert des grands cinéastes (parfois méconnus) comme Chris Marker ou Johan Van der Keuken.

Depuis, j’ai la chance de pouvoir faire des films et de gagner ma vie en voyageant pour faire des vidéos.

Je me suis très rapidement intéressé au clip, car c’est un format assez libre qui permet d’expérimenter plein de choses. Je fais également beaucoup de films d’aventures, parce que j’adore les gens qui ont la fureur de vivre. Je m’intéresse également de plus en plus à la photographie. Maintenant, je rêve de faire des longs métrages, pour développer des histoires plus longues.

Comment vous connaissez-vous, avec Clément ?
Un pote en commun, Jean-Pierre, nous a présentés, persuadé que l’on accrocherait. Il avait raison. On vit tout les deux dans le sud-ouest, donc on est allé surfer ensemble, on s’est très vite bien entendus. Clément m’a partagé ses sons et son projet, j’ai aimé tout de suite. En discutant, on a vite compris que nous avions une sensibilité commune. On s’est dit qu’on allait faire un beau film ensemble.

Comment vous est venue l’idée de cette relation père/fille pour mettre en images ce titre ?
Dans le titre, Clément parle de l’absence de son père, mais son histoire personnelle n’a rien à voir avec le sujet du clip. J’ai extrapolé une histoire pour parler des traumas de l’enfance et de la relation parent-enfant.

Je voulais montrer des sentiments complexes, de l’amour avant tout, de l’abandon malgré soi, de la solitude et de la souffrance partagée.

Le problème de l’addiction à l’alcool est un sujet grave. L’alcool reste la seconde cause de décès prématuré en France. On boit rarement trop sans raison, je voulais apporter un regard sur ce sujet auquel je suis sensible, sans jugement, ni complaisance. Initialement, il s’agissait d’une relation père-fils. En réfléchissant avec ma productrice, Julie Mathieu, on s’est interrogés sur la possibilité d’une relation père-fille qui semblait être un sujet moins traité.

En rencontrant Jeanne, la fille de Clément, c’est devenu une évidence.

Que penses-tu de cette célèbre citation d’Alphonse de Lamartine : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » ?
C’est très à propos, ça va beaucoup plaire à Clément. Dans ce clip, il s’agit autant de l’absence de la mère que celle, involontaire, du père.

Pourquoi avez-vous choisi la fille de Clément pour interpréter le rôle principal ?
En rencontrant Jeanne, je me suis rapidement dit qu’elle incarnerait parfaitement le rôle. Pendant le tournage, elle m’a beaucoup impressionnée en se plongeant dans son personnage. En plus, c’était une mise en abîme intéressante. Bref, une actrice est née. Je suis très fier d’avoir filmé ce duo, Jeanne et Julien, qui porte le clip.

Ce clip est le second d’un triptyque, après “Dreamers” réalisé par le duo Hossegor (Virgile Texier et Guillaume Cagniard).
Clément m’a laissé très libre sur ce projet. Le triptyque s’est sans doute construit en amont de mon intervention, par les thèmes explorés dans la musique de Clément et les choix de réalisateurs qu’il a fait pour illustrer ses morceaux. Et puis, c’est agréable de passer après des réalisateurs que j’aime bien.

Cette vidéo n’est pas un clip, mais plutôt un court-métrage qu’on aurait mis en musique. Toi, comment la définirais-tu ?
La frontière entre le clip et le court-métrage est souvent poreuse. C’est d’ailleurs ce que j’aime avec le clip : la liberté de format, la possibilité de raconter autrement les histoires, d’une manière plus impressionniste. Le sujet et le traité offrent une dimension cinématographique au clip, c’est ce que nous souhaitions. Nous avons beaucoup réfléchi dans ce sens pour la photographie du film avec Sylvestre Dedise, mon chef opérateur.

Vous pouvez suivre le travail de Thibault Dumoulin sur Instagram ou Vimeo.

Image à la une : Capture d’écran du clip « Peupleraie » réalisé par Thibault Dumoulin

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