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Musique
Par Kahina Agoudjil

FOLLOW FRIDAY : Mieux que les cartes Pokémon ou Yu-Gi-Oh, les cartes des rappeurs français

On a tous déjà joué, collectionné, échangé (ou volé) des cartes Pokémon, Yu-Gi-Oh, Panini… mais jamais des cartes à l’effigie des rappeurs. Un compte Instagram remet à l’air du jour les cartes à collectionner, version rap game : @HipHop_ultimateteam.

Derrière ce compte se cache Kevin Ienco, DJ mais également créateur du média marseillais Dope Music Dealer. Un média qui, depuis 2014, s’attèle à faire découvrir les talents de demain. Nous avons voulu en savoir plus…

Clique : En quoi consiste le principe de ces cartes à collectionner ?
Kevin Ienco :
Étant de la génération 92, grand fan du jeu FIFA et de son mode de jeu Ultimate Team, j’ai connu la grande époque des jeux de cartes Pokémon ou encore des vignettes Panini. Nous avons alors décidé de lancer ce projet en mélangeant un peu tous ces concepts. Le but est de faire interagir les internautes sur les notes et, par la suite, de creuser dans notre réseau afin d’obtenir un partenariat pour lancer officiellement un jeu via une application iPhone.

Comment choisis-tu les rappeurs et comment les notes-tu ?
Je choisis essentiellement les rappeurs selon l’actualité.

Pour les notations, au vu du graphisme des cartes, nous devions sélectionner uniquement six catégories. On a donc choisi le flow, les paroles, l’influence, les ventes, les refrains et le style vestimentaire.

Nous prenons toujours le temps d’écouter le dernier projet d’un artiste avant de le noter, on essaye vraiment d’être le plus objectif possible. Des rappeurs qui sont de très gros vendeurs auront forcément leur note boostée vers le haut, mais cela ne veut pas dire qu’ils ont forcément des skills élevées.

Explique-nous les chiffres qui figurent sur les cartes…
Les numéros sur les cartes représentent des notes allant de 0 à 100. Celle tout en haut à gauche est la note générale de l’artiste. Ensuite viennent les critères de notation :

– Paroles : Analyse des textes, pertinence des paroles, objectivité, crédibilité, analyse des textes en lien avec la cible visée.

– Flow : Technique, charisme naturel dans la voix, originalité, capacité à utiliser différents types de flow.

– Refrain : Réussite des refrains, accroche naturelle, mélodie.

– Ventes : Analyse des streams et des ventes réalisées via des sites spécialisés.

– Influence : Analyse de l’empreinte laissée par l’artiste sur ses compères, la scène actuelle et les générations suivantes.

– Style : Analyse du style vestimentaire, souvent rapporté à la façon de porter les vêtements et non pas uniquement à la valeur marchande d’une pièce.

Quel est ton barème de notation ?
L’objectif principal est de faire ressortir la valeur marchande d’un artiste Hip-hop sans surcoter les plus connus d’entre eux, donc analyser les techniques d’écriture, le poids des mots, l’aisance du flow, tout ce qui est en lien avec l’artistique. Puis il y a toute la partie marketing, ce qui peut expliquer que certains jeunes rappeurs tels que Josman ou Ash Kidd aient des notes plus hautes que Vald ou Jul.

Quel est le but de cette démarche ?
Le but, c’est de développer à ma façon la culture Hip-hop à travers de multiples projets. Surtout chez nous, à Marseille, où, à force de travail, la scène Hip-hop nouvelle génération est en train de vraiment se développer. Le but premier consiste à lancer un concept dont nous connaissons tous l’origine, un système de jeu qui puisse être attractif et qui parle à tout le monde et surtout, qui n’existe pas encore en France.

Tu étais collectionneur de cartes quand tu étais plus jeune ?
Évidemment j’ai eu ma période. Petit, j’étais un grand fan des vignettes Panini et je dessinais mes propres cartes Hip-hop avec Eminem, 50 cent, Ja Rule, Mobb Deep, Nas, Ludacris…  C’était un super passe-temps en maths à l’école ! (rires) Je pense vraiment que Dragon Ball Z et Pokémon resteront les plus mythiques. Par la suite, je me suis plus dirigé vers l’influence des jeux de cartes FIFA Ultimate Team ou NBA 2K.

Est-ce que ce principe a pour but de faire revenir cette mode des cartes ?
Je pense vraiment que oui. Loin de moi l’idée de penser que je suis à l’origine de ça, ou que je participe à leur retour. Les cartes reviennent à la mode, mais il faut s’adapter avec son temps et sa génération, donc tout se passe au niveau digital.

Sur ton compte Instagram, il y a plusieurs cartes de rappeurs émergents et pas très connus tels que Youv Dee, O’Boy… En leur attribuant leur carte, tu as pour but de faire connaître ce genre de rappeur au grand public ?
Je tiens un média plutôt réputé à Marseille et nous parlons souvent de ces jeunes artistes qui émergent. C’est même notre marque de fabrique. Nous en avons invité plusieurs dans nos évènements, comme Hamza, Slimka, Youv Dee.. C’est plutôt pour démontrer que ces jeunes souvent critiqués peuvent être très talentueux et à la hauteur de bon nombre d’acteurs majeurs.

Qui est-ce qui réalise les visuels des cartes ?
C’est moi, je suis également graphiste. Je réalise des covers, de nombreux visuels pour des soirées ainsi que les visuels sur mon média.

Pour voir toutes les cartes HipHop Ultimate Team, cliquez ici.

Image à la Une : publication Instagram de @HipHop_ultimateteam.

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