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Cinéma
Par Eileen Mora

À VOIR : Le film Sofia, l’histoire d’une jeune marocaine qui donne naissance hors-mariage

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« ARTICLE 490 DU CODE PÉNAL MAROCAIN
Sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles. »

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Voilà comment débute le film Sofia : par un article du code pénal qui nous rappelle qu’au Maroc, les relations sexuelles hors-mariage sont passibles d’emprisonnement. Le ton est donné.

Bande-annonce du film Sofia.

Réalisé par la scénariste et réalisatrice marocaine Meryem Benm’Barek, à qui l’on doit le court-métrage Jennah (Grand prix du meilleur court-métrage au festival de Rhode Island et nommé aux Oscars), le film Sofia s’est vu décerner le Prix du Meilleur Scénario dans la sélection Un certain regard, au dernier Festival de Cannes.

Extrait du film Sofia – Photo: Wiame Haddad.

Sofia, c’est l’histoire d’une jeune Marocaine de vingt ans qui, suite à un déni de grossesse, accouche hors mariage – soit illégalement – à Casablanca. Un récit courant dans le pays, explique la réalisatrice :

« Lorsque j’étais adolescente, ma mère m’avait raconté l’histoire troublante d’une jeune fille qui avait été recueillie par mes grands-parents. Elle avait 17 ans et ma mère, à cette époque à peine plus âgée qu’elle, avait découvert un soir, tout à fait par hasard, qu’elle était enceinte et qu’elle était sur le point d’accoucher. Un mariage a donc dû être organisé dans les plus brefs délais. » 

Extrait du film Sofia. 

Mais le film raconte bien plus que cela. Il dresse le portrait d’une jeunesse emprisonnée par des mœurs stigmatisantes. Étouffantes. Il dessine les relations complexes, décrit la place de l’honneur dans la société marocaine, l’importance de l’image et l’obsession d’un avenir meilleur… Sans pour autant prétendre donner de réponse ou porter de jugement.

« Mon histoire est née tout naturellement en me demandant comment un drame comme celui-ci pouvait être le révélateur du fonctionnement d’une société dans tous ses aspects », raconte Meryem Benm’Barek. « Je ne porte aucun jugement. Je rends compte simplement d’une réalité : 150 femmes accouchent hors mariage chaque jour au Maroc, elles encourent la prison, elles sont stigmatisées et leurs enfants aussi. »

Extrait du film Sofia. À l’image : Maha Alemi et Hamza Khafif.
Photo de Wiame Haddad.

Des plans magnifiques, des moment de flottement – qui permettent au film de prendre le temps – et un casting formidable. Dans le rôle principal, on découvre Maha Alemi – dont c’est le premier rôle au cinéma –, « une évidence » pour Meryem Benm’Barek. Mais aussi la Belge Lubna Azabal, qu’on retrouvait dans la série Nox sur Canal +. L’un de nos personnages préférés, Lena (la cousine de l’héroïne), est interprété par Sarah Perles, dont la grâce incarne parfaitement « cette idée de la bourgeoise marocaine« . Côté masculin, on est ébahis par Hamza Khafif, qui dégage une mélancolie naturelle, « un véritable coup de cœur » de la réalisatrice, qui s’est inspirée de l’acteur pour nourrir le personnage de Omar.

Sofia sera en salle à partir du 5 septembre. Nous vous le recommandons vivement…

Image à la une : Wiame Haddad

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