Mayada et Maïssa Gargouri, deux sœurs très talentueuses, publient la BD Mayada Off, chronique sans pitié de la chasse aux followers.
Un partenariat qui tourne mal, des fausses vacances à Miami, des photos ultra-retouchées… C’est le quotidien de Mayada, héroïne de la bande dessinée des sœurs Gargouri, publiée aux éditions Glénat. Son but ? Avoir un maximum de followers pour devenir influenceuse. Un objectif qui la pousse à enchainer les plans catastrophes, toujours en compagnie de sa sœur Maïssa.
Mayada Off, Mayada et Maïssa © Glénat
Cette histoire aurait pu être celle de Mayada et Maïssa, dessinatrices et autrices de Mayada Off, qui prêtent leurs traits aux personnages de la bande dessinée. Dès 2009, Mayada a commencé à partager ses dessins sur Internet, d’abord sur Facebook puis sur Instagram. Ensemble, elles ont constaté l’incidence des réseaux sociaux sur le comportement des jeunes : « Les ados sont influencés par les personnes qu’ils suivent au quotidien. Cette proximité peut leur donner envie de reproduire un mode de vie ou une apparence qu’ils prennent pour modèle. »
Ce mimétisme, qui peut être nocif, est à l’origine de cette bande dessinée. Le personnage de Mayada est un concentré de plusieurs personnes « de la vie réelle, mais caricaturées ». Grâce à leurs expériences, les deux sœurs témoignent de ce qui peut arriver dans ce milieu. Leur objectif, avec ce livre, est de « montrer les dérives que peuvent engendrer les réseaux sociaux ».
Mayada Off, Mayada et Maïssa © Glénat
Elles veulent pointer du doigt les dangers de l’addiction aux smartphones, à la
course aux likes et aux followers : « Toutes ces choses qui, finalement, nous déconnectent du réel. » Elles citent un exemple précis : « Certaines influenceuses banalisent la chirurgie esthétique. Si tu n’es pas dans cette norme, tu n’es pas belle. Elles ont toutes la même tête et ça complexe les plus jeunes. »
Mayada Off, Mayada et Maïssa © Glénat
Mayada et Maïssa l’admettent : elles se moquent d’elles-mêmes avant tout. « C’est une autocritique. Notre démarche est bienveillante, un peu comme des ainés. » Elles ne souhaitent pas avoir un discours manichéen à propos des réseaux sociaux, elles qui se sont fait connaître grâce à eux. Le compte Instagram de Mayada vient tout juste d’atteindre les 400 000 abonnés. Elles ont fait des réseaux sociaux un atout. « Ça peut être un très bon support pour promouvoir son activité lorsqu’on n’a pas de contacts. »
Mayada Off, Tome 01, Mayada et Maïssa, Glénat, 13€50.