Mercredi 21 octobre a lieu à Paris une vente aux enchères unique, regroupant plusieurs pièces issues de la pop culture. Un business en plein essor.
Vous avez toujours rêvé d’accrocher dans votre salon un dessin original de Goldorak, signé par son créateur Gō Nagai ? Moyennant quelques milliers d’euros, c’est désormais possible. Cette pièce, comme beaucoup d’autres, seront disponibles aux enchères mercredi 21 octobre. Organisée par la maison Millon, cette vente, intitulée Pop & Culte #1, est une première en France. Camille Coste, l’expert de la vente, ne cache pas son enthousiasme : « Un événement de cette ampleur dans l’Hexagone, c’est du jamais vu ! »
Crayonné de Goldorak, dédicacé par Gō Nagai, estimé entre 3000€ et 4000€ © LM
Le catalogue propose plusieurs objets issus des « cultures populaires », terme fourre-tout pour désigner l’univers des dessins animés, du cinéma ou de la musique. « C’est la première fois qu’on a un tel regroupement au même endroit, au même moment, en symbiose », explique Camille Coste. On retrouve, entre autres : les costumes de Walter White dans Breaking Bad ainsi que ses iconiques chaussures Clarks Wallabee, la Chevrolet de Drive et la Rolls Royce de Pretty Woman, les bagues et la paire de Nike de Jax dans la série Sons of Anarchy, la chemise avec les impacts de balles du T-1000 dans Terminator 2…
Les bagues de Jax dans Sons of Anarchy, estimés entre 1000€ et 1500€ © LM
Mais la pièce phare, sur laquelle les prix peuvent « s’envoler », c’est un bandana rouge porté par le rappeur 2Pac. « C’est un bandana tout bête sur le papier, mais c’est un bandana qui a été porté par 2Pac à de nombreuses reprises. Il est issu de sa garde-robe, il a été récupéré par un des amis de sa femme à l’époque. » Il y a un mois, à Londres, la couronne du rappeur The Notorious B.I.G. – un couvre-chef tout aussi iconique – a été vendue 600 000$ aux enchères.
Le bandana du rappeur 2pac, estimé entre 5 000€ et 6 000€ © LM
Pour les plus petits budgets, des celluloïds de manga (Nicky Larson, Versailles no Bara, Robo Grendizer…) avec leur décor sont à vendre. Un marché de niche qui a une vocation : « On souhaite aussi éduquer le public aux coulisses de fabrication des animés avant la digitalisation ».
Un engouement générationnel
La cible de la vente ? La génération née entre 1970 et 1995. « Ce sont des gens qui ont baigné dans les dessins animés, dans Star Wars, dans les Goonies, dans l’animation japonaise avec Récré A2 et le club Dorothée », souligne Camille Coste. Ce public débarque sur le marché avec un tout nouveau pouvoir d’achat et des centres d’intérêt inédits. Ils créent la demande : « L’idée, c’est de dire aux gens de cette génération-là qu’on les comprend et qu’on leur propose des choses qui vont leur parler. »
Un celluloïd de Nicky Larson, estimé entre 350€ et 450€ © LM
Camille Coste décrit le phénomène comme un « accomplissement nostalgique ». « Aujourd’hui, un trentenaire qui commence à gagner de l’argent peut se permettre ce genre de folie, qui va lui rappeler des souvenirs bienveillants. » La question de la transmission lorsqu’on devient parent est aussi au cœur de ce business.
Les organisateurs, conscients de ce marché, veulent pérenniser le rendez-vous. Une deuxième vente Pop & Culte est programmée pour les mois à venir.
Exposition des objets avant la vente : mardi 20 octobre, de 11h à 19h, salle VV, 3 rue Rossini, 75009.
Vente aux enchères : mercredi 21 octobre, vente à partir de 13h. Toutes les infos ici.