On n’est jamais autant calculateur de calories qu’après les adipeuses fêtes de fin d’années. C’est donc le moment idéal pour jeter un oeil à la consommation mondiale en termes de calories depuis un demi-siècle. Un travail de recoupement des données de l’ONU habilement modélisé par la revue National Geographic.
On a donc accès à des données détaillées sur ce que mangent les humains dans leur ensemble ou selon leur pays. On peut apprendre que l’homme moyen se nourrit en 2011 de 45% de céréales, et que 20% des 2870 calories ingurgitées quotidiennement lui étaient apportées par les sucres et lipides divers. Mais ces chiffres sont stables par rapport aux années 1960. C’est sur notre consommation de viande que le changement est le plus significatif : on en mange deux fois plus par jour qu’il y a cinquante ans, en termes de calories, pour une quantité quatre fois plus grande produite au total dans le monde, comme le monde ce graphique.
C’est en posant notre regard sur l’évolution par pays que d’autres grandes surprises sont notables. Ainsi, les Chinois mangent en moyenne quinze fois plus de viande qu’en 1961 alors que le même indicateur est en baisse de 46% pour l’Uruguay. Plus généralement, ces différences se traduisent par un écart parfois gigantesque entre plusieurs régions, notamment en termes de diversité de l’alimentation. Ainsi les Nord-coréens, dont 76% des calories sont apportées par les légumes, les fruits et les céréales, ne consomment de viande qu’à hauteur de 5% de leur régime.
À l’opposé extrême des habitants de Hong Kong, dont la viande (poissons inclus) représente presque un tiers de la quantité de nourriture quotidienne, record mondial.
On pourrait encore analyser sur de nombreux paragraphes ces évolutions, et les mettre en parallèle avec des événements historiques. Notons par exemple sur le graphique ci-dessous la chute de la consommation de viande au Koweït en 1991 lors de la Première Guerre du Golfe.
Les disparités économiques se répercutent dans les assiettes. On note ainsi que l’Américain moyen ingère deux fois plus de calories par jour que le Somalien lambda, et presque six fois plus de viande en termes de quantité.
On regrettera seulement l’absence de chiffres pour la France, qui auraient pu être instructifs sur l’évolution de notre alimentation. Et qui sait, peut-être auraient-ils pu nous faire (dé)culpabiliser quant à nos excès de fin d’année ?
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