Roschdy Zem est sur le plateau de Clique. L’acteur est à l’affiche du film “Hiver à Sokcho” de Koya Kamura. Face à Mouloud Achour, il aborde son enfance en banlieue, son arrivée dans le milieu du cinéma et l’influence du film “Indigènes” de Rachid Bouchareb.
« Hiver à Sokcho », le premier long-métrage de Koya Kamura
Roschdy Zem est un acteur incontournable du cinéma Français. Vedette de près d’une centaine de films, il est aujourd’hui à l’affiche de “Hiver à Sokcho”, réalisé par Koya Kamura. L’intrigue se tourne autour de Soo-ha, une jeune femme qui travaille dans une maison d’hôtes à Sokcho en Corée du Sud. Elle y rencontre Yan Kerrand, un illustrateur en voyage et qui lui rappelle son propre père Français. “Le sujet m’a tout de suite intéressé parce que Koya est franco-japonais. Cette double-culture me parle” explique le comédien.
Le cinéma de Koya Kamura se distingue par sa photographie bleutée et sa grande sensibilité, c’est ce qui a attiré Roschdy Zem vers ce réalisateur. “J’avais envie de quelque chose de doux et de poétique.” L’acteur se dit particulièrement touché par la culture Coréenne, portée sur le respect des valeurs et du travail d’autrui. Un rapport au travail et aux relations qu’il qualifie de “touchant”.
« La discrimination est encore plus prégnante aujourd’hui qu’il y a 20 ans »
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Roschdy Zem s’exprime sur la montée des discriminations envers la communauté musulmane en France. pic.twitter.com/NBsuypYYRX
La place du cinéma dans l’Histoire et la mémoire
Roschdy Zem revient également sur les films qui ont marqué sa carrière. En 2006, il avait fait sensation dans le long-métrage “Indigènes” de Rachid Bouchareb, dévoilant l’histoire oubliée de quatre Africains combattants de l’armée Française pendant la Seconde Guerre mondiale. L’acteur garde un souvenir fort de cette période : “Ce film, grâce au succès qu’il a eu, a permis de poser un regard différent sur l’Histoire et toute une génération a pu revendiquer ce passé-là. Tu ne peux pas t’épanouir si tu n’as pas de passé.” Un projet ambitieux qui a permis à l’équipe du film de fouler les marches du Festival de Cannes et d’obtenir un prix d’interprétation masculine attribué collectivement aux comédiens ainsi qu’un César du meilleur scénario.
L’acteur et réalisateur évoque également “Chocolat”, avec Omar Sy sorti en 2016 et qui retrace l’histoire du clown noir Rafael Padilla, dit Chocolat. “C’est une façon de raconter le racisme : il y a un rejet malgré le talent et l’intégration.” Roschdy Zem s’interroge sur l’origine de cette xénophobie quasi-universelle et se demande s’il s’agit d’une nature ou de quelque chose d’inculqué.
Son enfance à Drancy
Si aujourd’hui, Roschdy Zem est l’un des acteurs Français les plus prolifiques, il ne vient pas d’un milieu privilégié. Né à Gennevilliers dans une famille d’origine Marocaine, il est retiré de ses parents jusqu’à l’âge de six ans par le Secours catholique, dans une famille Belge religieuse flamandophone. Dépaysement total pour le jeune garçon qui garde cependant un bon souvenir de ce moment : “Le vrai déchirement était pour les adultes. D’abord mes parents à qui l’on prend leur enfant puis à mes parents adoptifs quand ils m’ont vu repartir. J’étais content d’avoir connu les deux.”
Roschdy Zem se dit chanceux d’avoir eu cette carrière. Ayant grandi dans les années 80, il a été confronté aux ravages du sida et de l’héroïne. Il remercie ses frères de l’avoir protégé des drogues “qui permettaient aux jeunes de s’évader de leurs conditions de vie” et qui “ont décimé une génération”. Selon lui, “c’est les plus forts qui ont réussi à s’en sortir. Je savais que l’avenir n’était pas là où j’ai grandi.” Les parents de Roschdy Zem ont de quoi être fier, leur fils a bien grandi.
L’interview de Roschdy Zem est disponible en replay sur myCANAL.
À l’affiche du film « Hiver à Sokcho », Roschdy Zem est l’invité de Clique, ce soir à 23h sur CANAL+. pic.twitter.com/O5ucUwxNKO
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