Un éléphant tous les quarts d’heure, trois rhinocéros par jour : le braconnage en Afrique se poursuit à un rythme inquiétant pour la survie de ces espèces. Pour lutter contre ce fléau, une équipe de l’université du Maryland a mis au point une stratégie basées sur les nouvelles technologies pour suivre à la trace les chasseurs et les animaux et empêcher ces drames de se produire.
Au cœur de ce futur dispositif, on retrouve des drones, dont la mission sera d’analyser puis de prédire, grâce à un algorithme, les positions des braconniers et des gardes chargés de protéger la faune. Depuis 2013, déjà plusieurs drones permettent une réduction importante des attaques d’animaux sauvages, notamment lorsque des autorités peuvent être convoquées à proximité. Mais grâce à ce nouveau système qui compile des données météorologiques, des photos aériennes ou prises par satellite, il sera possible de déployer des rangers dans les zones où les malfaiteurs auront des chances d’aller.
Un poste de contrôle des drones dans cette opération.
L’enjeu n’est pas moindre, car l’envolée des prix de l’ivoire et des cornes de rhinocéros maintient l’attractivité du braconnage. Le kilo de corne de rhino se négocie désormais entre 50 000 et 500 000 dollars (entre 40 000 et 400 000 euros environ) et une paire de défenses d’éléphants peut coûter jusqu’à 125 000 dollars (106 000€). Cet argent profite à de nombreux groupes rebelles et mafias dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie, donc lutter contre le braconnage ne protège pas uniquement les animaux, mais aussi les civils indirectement.
Les premiers tests de cette stratégie en Afrique australe (les lieux ne sont pas plus détaillés, pour ne pas donner d’indice) ont montré des résultats concluants : là où les drones ont survolé la région intensivement, le braconnage, sévère auparavant, a cessé pendant 90 jours. Les éléphants peuvent barrir de soulagement.