C'est l'une des reprises les plus attendues de l'année. La saison 2 de The Handmaid's Tale débarque en simultané aux USA et en France. La saison 1 avait anticipé le mouvement de libéralisation de la femme, la nouvelle lance les hostilités. Elisabeth Moss, servante écarlate stellaire et vengeresse, lâche son costume. Dans cette réalité sombre, d'autres figures prennent la lumière. Une nouvelle saison plus étendue, plus dense, et plus badante aussi. Accrochez-vous.
On avait laissé Offred (Elisabeth Moss) en robe rouge et cornettes blanches à l’arrière d’un fourgon. Libérée ? Punie ? La saison 2 lève le (petit) doute. Fini le costume puritain du XVIIe siècle, on retrouve l’héroïne mal sapée, cheveux coupés aux ciseaux et un peu amochée. La République de Gilead n’a pas changé.
Nous sommes toujours dans un futur proche où la démocratie a été remplacée par une théocratie qui oblige les femmes fertiles à porter les enfants de l’élite. Offred est une « servante écarlate », elle n’a pas le droit de lire, ni de se divertir… à part jouer au Scrabble avec le commandant Fred Waterford, qui l’a enfantée sous les yeux de son épouse Serena.
Elisabeth Moss, The Handmaid’s Tale Saison 2 à partir du 25 avril sur OCS.
Elisabeth Moss en cavale, encore plus héroïque et fragile, une étincelle dans les mains.
Avant d’être captive, son vrai prénom était June. Et June bouffe Offred dans cette nouvelle saison, où l’héroïne dévoile un peu plus sa part de jouissance dans la souffrance. Elisabeth Moss : visage multiple, oui. Toujours sur le fil – ses yeux bleus toujours humides – sans que l’on sache si elle va rire ou pleurer. En pleine cavale, elle va découvrir encore plus d’horreur. Gilead s’affirme comme le régime le plus tordu de l’histoire : pour survivre, June va devoir se cacher dans des hangars et des bureaux où il ne reste plus que des chaussures, des tasses vides et des post-it.
Emily (Alexis Bledel), est exilée dans les Colonies.
Une saison 2 qui prend le large et embarque d’autres figures féminines révoltées.
Si Elisabeth Moss reste notre repère, elle s’efface au profit d’autres visages. C’est la grande nouveauté de cette saison qui s’ouvre et s’étire à d’autres personnages, et d’autres paysages. La première saison s’est terminée où le livre de Margaret Atwood a pris fin. Les auteurs ont donc eu carte blanche (ou presque) pour poursuivre et étoffer l’histoire. On sort du confinement pour arpenter l’Amérique du Nord, tout près de la frontière canadienne où des femmes labourent des champs radioactifs jusqu’à ce que mort s’en suive. Un camp de travail forcé où l’on retrouve la rebelle Emily (Alexis Bledel), bannie de la République.
À travers de nombreux flashbacks, on découvre son passé de professeur, son amour pour sa femme et sa fille qu’elle sera contrainte d’abandonner au pied d’un escalator dans un aéroport. Le personnage apparaît plus doux et plus cruel encore au milieu d’une communauté de gens fous. La République de Gilead fonctionne ainsi : en montant les uns contre les autres jusqu’à la parano, elle assure sa survie.
Trailer de The Handmaid’s Tale S2
La saison 2 nous rappelle (au cas où on aurait mal compris la première fois) que rien n’est jamais acquis. On peut se balader dans un centre commercial avec sa glace à la pistache et finir à l’arrière d’une camionnette sans aucun droit ni papier. Ils ont beau porter des costumes du XVIIe siècle, ces gens-là dirigent le futur. Mais le plus terrifiant reste les flashbacks. Le moment où tout a basculé. Ce monde avec ses iPad connectés, ses banderoles, ses experts (et ses glaces à la pistache) n’a rien vu venir. Comme nous ?
The Handmaid’s Tale Saison 2 ce soir à 20h50 sur OCS.
Image à la Une : Elisabeth Moss, The Handmaid’s Tale