Refuser de traiter les réfugiés comme de simples chiffres, et tenter de leur permettre d’accéder le plus dignement à l’éducation. C’est l’appel lancé par Resome (Réseau Études supérieures et orientation des migrant-e-s et éxilé-e-s) dans le quotidien Libération. Une lettre ouverte signée par Alain Badiou, Edgar Morin, Thomas Piketty, Pascal Boniface ainsi que de nombreux professeurs, membres du personnel universitaire, et des étudiants.
Face au manque de réponses concrètes apportées par les gouvernements européens dans ce que l’on appelé vulgairement la « crise des migrants », Resome souhaite prendre la main et agir en encourageant et en organisant les initiatives menées en faveur de la prise en charge de l’éducation des migrants et des réfugiés. Un projet qui met l’humain au coeur des enjeux à l’opposé d’une vision arithmétique de la situation tragique que vivent ces populations en Europe.
« Nous prenons acte de l’impuissance de l’Europe à mettre en place des politiques d’accueil respectant la dignité et l’intégrité des exilés. Nous constatons les pratiques déshumanisantes des pouvoirs publics qui refusent de considérer ces femmes et ces hommes comme des individus animés de projets et de désirs, mais parlent de flux, de chiffres, de menaces, au mieux de potentiels, qu’il faudrait gérer, optimiser, contenir. »
L’éducation est la demande qui émerge en majorité chez ces personnes qui sont très souvent diplômées dans leur pays d’origine. En ce sens, l’apprentissage du français et l’accès à des diplômes professionnalisants sont autant d’objectifs que se sont fixés des associations tels que Thot ou Infléchir, spécialisées dans l’enseignement du FLE (Français Langue Étrangère). De nombreuses universités ont aussi pris l’initiative pour permettre à ceux qui le souhaitent de suivre des cours au sein de leur établissement. C’est ce que rappelle le texte :
« Se tient donc un lieu : l’école. Une certitude : que la langue et la connaissance sont les fondements de la dignité et de la reconstruction de soi. Une revendication : la liberté d’étudier et de développer ses projets sur le sol où l’on vit. Nous avons décidé de répondre à cette nécessité. »
Une tribune à retrouver dans son intégralité sur le site Internet de Libération.
Photographie à la Une © Marko Djurica
Il y a quelque temps, Alain Badiou nous parlait de l’amour :