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Société
Par Laura Aronica

ALERTE PLAGIAT : Le FN aussi veut son « Clic »…

Mais une chose est sûre : nous n'avons pas la même ligne éditoriale. Confirmation avec Julien Odoul, conseiller spécial de Marine Le Pen.

Mardi 2 juin, Marine Le Pen, Gilbert Collard, Florian Philippot (entre autres) se sont rassemblés face aux journalistes pour promouvoir leur nouveau projet : le collectif Clic – Culture, Libertés et Création – voué à ancrer le FN dans le domaine de la culture.

« On veut voir ce qu’on peut faire pour la culture, avec moins de moyens, dans une période difficile », plaide Julien Odoul, conseiller spécial de Marine Le Pen lui aussi présent lors de la conférence de presse et contacté par téléphone. Il s’agit, dit-il, de créer du lien avec les acteurs du milieu, de rassembler « différentes sensibilités qui ont une même envie de sauver notre culture, notre exception culturelle française, et de la défendre ».

Défendre la culture – contre qui, contre quoi ? Le manifeste du collectif, qui veut « Libérer les forces positives de la Culture française » et affirmer « La liberté de création » s’en prend à « la politique culturelle », à  « nos dirigeants« , aux « pressions marchandes », aux « attaques sournoises de la Commission européenne », à la « stérile opposition des contraires des sociétés multiculturelles ». Parmi les quelques mesures esquissées par le Clic version FN : la création d’un internet franco-français et d’un ordre de la presse, et la restriction du statut d’intermittent (vous avez dit « liberté » ?).

Quant à la culture dite « alternative » (les festivals électros, les concerts de rap…) – va-t-elle devoir continuer à aller voir ailleurs si Marine n’y est pas ? « Il y a des priorités budgétaires. Notamment pour certains types de festivals ou de concerts », répond Julien Odoul. « C’est pas de l’intolérance, c’est des choix ». Pas question de défendre toute la culture française – ou du moins, pas de la même manière. À ce sujet, le conseiller de Marine Le Pen est très clair : 

« Cela participe des politiques publiques anticulturelles que de survaloriser ces cultures alternatives pour affaiblir le modèle traditionnel, classique, de la culture française ».

Cette façon d’appréhender la culture est proche de celle que défend Marc Fumaroli, d’ailleurs cité dans le manifeste. Dans l’État Culturel : essai sur une religion moderne (1999, éd. Le Livre de Poche), l’historien, académicien et professeur au Collège de France fustigeait l’État, l’accusant de vouloir financer tout ce qui relève de la création afin de le transformer en marchandise distribuée aux masses – sans distinction et au détriment de l’excellence. Il regrettait notamment, en 2011, les subventions attribuées aux concerts de rock.

« Je suis totalement opposé, en classe de 6e, à ce que les spectacles de Jamel Debbouze (en référence à une déclaration de Manuel Valls, NDLR) ou des chansons de Booba soient enseignées aux enfants ».

Et pourquoi ce nom, alors ? Réponse  : « C’est pas mal comme nom, non? » – Disons que ça dépend des valeurs…

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