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Alice Augustin et Sarah Barukh : “Oui, les femmes sont tuées en fonction de leur genre”

En 2024, vingt-cinq femmes sont déjà décédées sous les coûts de leur compagnon ou ex-compagnon et en moyenne, au cours d’une année, 321 000 femmes sont victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques. Sarah Barukh, écrivaine victime de violences conjugales au centre du documentaire “Vivante(s)” et Alice Augustin, grande reporter pour Elle, étaient sur le plateau de Clique ce lundi 4 mars.

L’apparition du terme féminicide 

Il a fallu accepter que oui, les femmes sont tuées en fonction de leur genre (Alice Augustin)

Les violences conjugales sont très majoritairement commises par des hommes sur des femmes et débouchent parfois sur des meurtres. Le mot féminicide est donc récemment apparu dans l’espace médiatique afin de définir ces meurtres qui ciblent spécifiquement les femmes : Il a fallu accepter que oui, les femmes sont tuées en fonction de leur genre.explique Alice Augustin. Une définition qui permet de rendre compte d’un phénomène malheureusement de plus en plus répandu dans la société.

Le processus de domination

 Je n’avais pas le droit d’aller voir des amis, si j’y allais, je pouvais recevoir quarante SMS en une heure (Sarah Barukh)

Sarah Barukh est une des nombreuses victimes de violences conjugales en France. Pour elle, ces violences n’arrivent pas du jour au lendemain, c’est un processus psychologique de domination qui s’étoffe avec le temps : “L’emprise c’est un grignotage, la violence dans le couple c’est un grignotage.”

En plus de la violence physique, celle-ci peut devenir morale en se caractérisant par un processus visant à faire culpabiliser la victime et ainsi inverser les rôles : “Je n’avais pas le droit d’aller voir des amis, si j’y allais, je pouvais recevoir quarante SMS en une heure”

Alice Augustin insiste également sur le processus d’enfermement de la victime. Le temps de la victime n’est pas forcément celui des autres, une femme part en moyenne sept fois puis revient sept fois avant de réellement quitter son compagnon. C’est une prison mentale où l’on apporte souvent des réponses rationnelles à un problème émotionnel : “Le choc de la violence crée sur le cerveau un état de sidération, on a l’impression d’assister à sa vie de l’extérieur” décrit Sarah Barukh

L’espace de travail comme solution

 La principale solution doit venir des entreprises (Sarah Barukh)

Pour Sarah Barukh, l’espace de travail doit-être le lieu pour lutter contre ces violences :  “La principale solution doit venir des entreprises, parce que 62% des femmes qui portent plainte sont salariées.”

L’entreprise doit signaler à ses employés qu’elles ont la possibilité de porter plainte pendant leur temps de travail et doit agir pour leur bien être, là où dans la sphère privée elles sont totalement impuissantes : “Le grand problème, c’est que les femmes victimes de violence finissent par être renvoyées car les signaux faibles sont perçus comme des incapacités à travailler” explique Sarah Barukh. C’est toute une vision des signes et des émotions qu’il faut modifier pour que l’entreprise embrasse pleinement son rôle dans l’accompagnement des victimes et la “réinvention des vies”.

Aujourd’hui, suite à un viol, une tentative de viol et/ou agression sexuelle, seules 6% des victimes portent plainte. Ne vous laissez pas isoler en cas de violences et appelez le 3919, le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violence. 

L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de Sarah Barukh & Alice Augustin est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.

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