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Clique, l'émission

Anne Roumanoff : « Les comiques sont des êtres en souffrance »

Peur du rejet, curiosité et dénonciation du sexisme... Anne Roumanoff se livre en toute intimité sur le plateau de Clique.

Du théâtre à l’humour

Mon envie d’être comédienne était viscérale.

Anne Roumanoff est de retour sur scène avec son nouveau spectacle L’expérience de la vie. Pour l’occasion, elle se livre en toute intimité à Mouloud Achour, débutant leur rencontre par sa joie d’être toujours présente dans le milieu du spectacle. “J’ai de la chance parce que je suis toujours là. J’ai un tempérament de guerrière. Je ne me décourage pas” affirme-t-elle pleine d’assurance. Si elle y voit sa destinée, pour elle la route vers l’humour a eu son lot de nids de poules. Elle se remémore ses débuts à 12 ans, débutant les cours de théâtre et enchaînant les castings sans succès. “Mon envie d’être comédienne était tellement viscérale que chaque échec était violent et excessif” se souvient-elle. À 14 ans, elle n’est pas sélectionnée à un casting et se souvient s’être effondrée dans la rue, les yeux trop embrumés de larmes, elle s’est cassée le nez sur le trottoir. Si elle se remémore ces souvenirs avec le sourire, elle n’en reste pas moins marquée, cette peur du rejet l’ayant accompagnée pendant très longtemps.

À défaut du théâtre et puisque personne ne voulait lui laisser sa chance pour faire pleurer les gens, elle décide de changer de camp et se dirige vers l’humour. À l’époque, “l’humour n’était pas du tout à la mode. C’était ringard, ça ne faisait rêver personne. Aujourd’hui on se lance dans l’humour comme porte d’entrée vers le cinéma.” 

Les débuts d’une carrière

On ne fait pas rire avec le bonheur.

Une fois lancée et entourée de nombreux autres artistes en devenir, Anne Roumanoff réalise combien “les comiques sont des êtres en souffrance” et qu’on “ne fait pas rire avec le bonheur”. Faire de l’humour n’est pas donné à tout le monde et difficile de faire sa place dans le milieu, particulièrement lorsque vous êtes une femme. Anne Roumanoff n’a pas échappé au sexisme tout au long de sa carrière, ciblant notamment son physique que la rédaction de Marie Claire a jugé “hors normes” dans un article sur “les femmes moches”. Des attaques continues et rabaissantes, prouvant une nouvelle fois que le physique des femmes est une vitrine que tout le monde peut s’accaparer et commenter à sa guise. Pour l’humoriste c’est une certitude : “Les femmes sont toujours plus attaquées sur leur physique. Dans les films, tu as l’héroïne jolie et la bonne copine à côté”.
Sa peur d’être rejetée, ressentie dès sa plus tendre enfance n’a cessé de grandir, confrontée à toutes ces critiques et alimentée par sa propre sensibilité.

Le rejet est très douloureux chez moi.

J’ai une forme d’hypersensibilité. Le rejet est très douloureux chez moi. Le besoin d’être sur scène et d’être applaudie vient aussi de ce besoin de guérir ce sentiment de rejet” convient-elle. Si cette hypersensibilité l’a poussée à consulter un psychologue afin de pouvoir mieux vivre avec, elle est aussi la force de son métier. Empathique et à l’écoute, elle est la reine de l’observation et compose ses sketchs de scènes du quotidien vécues ou dont elle a été témoin. Aujourd’hui c’est devenu un véritable réflexe : “J’observe, j’écoute toujours. J’enregistre. J’ai une curiosité pour la nature humaine. Observer les gens me passionne”.

L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview d’Anne Roumanoff est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.

Clique, tous les soirs en clair à 19h45 sur CANAL+. 

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