Antoine de Caunes : “Jusqu’à il n’y a pas très longtemps, les vieux étaient laissés de côté”

Antoine de Caunes assume aujourd’hui plus que personne ses 70 ans, avec son nouveau magazine “Vieux”. Une revue faite par et pour les vieux, souhaitant s’adresser à une population qu’il estime délaissée par les médias généralistes. L’ancien présentateur du Grand Journal était sur le plateau de Clique ce 4 mai pour évoquer son rapport au temps qui passe, les années Canal ou encore son clash avec les Musclés.

Des années Canal+ charnières

“Avec Canal+, il fallait faire une télé qui ne ressemblait pas à ce qui se faisait ailleurs”

Antoine de Caunes arrive dès les premières années de la chaîne cryptée, en 1987. Il co-présente alors avec Philippe Gildas, l’emblématique émission Nulle part ailleurs jusqu’en 1995. Avec un ton libre et léger, Antoine de Caunes accueille les invités avec panache quand Philippe Gildas les interviewe plus calmement. Mais là où il deviendra emblématique, c’est bien dans le sketch de fin d’émission avec José Garcia. Tous les soirs, le duo réalise des sketchs survitaminés où ils inventent tous deux des personnages comme Michel Jaxon ou Didier l’embrouille. Le tandem provoque des fous rires à chacun de leur passage, si bien que l’émission marquera son époque : “Avec Canal, il fallait faire une télé qui ne ressemblait pas à ce qui se faisait ailleurs, d’où Nulle part ailleurs”

L’année de ses 60 ans, en août 2013, il revient sur CANAL+ pour reprendre la cultissime émission de Michel Denisot Le Grand Journal. Dix-huit ans après son départ de Nulle part ailleurs, il redevient le chef d’orchestre d’une émission CANAL+. Il va y apporter un nouveau souffle, notamment un ton fantaisiste lui permettant de restaurer d’une certaine façon l’esprit Canal d’antan. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et l’acteur est évincé de l’émission au bout de seulement 2 ans : “Le Grand Journal, c’était une émission qui était remarquablement faite, mais qui était très ‘marketée’, je n’avais plus envie de faire ça”.

Accepter son âge pour mieux transmettre

“Je me suis rendu compte que j’étais rentré dans la catégorie « Vieux » biologiquement parlant”

Le 29 mai dernier, Antoine de Caunes présentait son magazine trimestriel intitulé sobrement “Vieux”. Avec cette revue, le parisien invite tout le monde à réfléchir et à sourire au temps qui passe. Le magazine est un énorme succès et a déjà été tiré à plus de 100 000 exemplaires : “J’ai accepté ce projet parce que je suis vieux. J’ai 70 balais et quelques poussières, je me suis rendu compte que j’étais rentré dans la catégorie « Vieux » biologiquement parlant, alors que j’ai l’impression d’avoir 12 ans dans ma tête. ”

À l’heure où l’on célèbre le jeunisme et la vitalité, ce magazine se veut être un pas de côté vis-à- vis de la proposition des médias généralistes en étant le plus intergénérationnel possible afin de ne pas exclure le troisième âge : “Jusqu’à il n’y a pas très longtemps, les vieux étaient laissés de côté, considérés comme ayant dépassé la date de péremption”

Mais là où la notion d’âge résonne réellement pour l’ancien de Nulle part ailleurs, c’est dans les questionnements qu’elle apporte. Il s’interroge notamment sur son rôle en tant que personne âgée et surtout la transmission aux générations futures : “L’essentiel, c’est de comprendre ce qu’on fait là, qu’est ce qu’on peut faire de ce temps qui nous reste, comment on peut faire profiter les autres de notre expérience”

L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview d’Antoine de Caunes est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.