De jeunes développeurs ont créé des applications pour faire éviter l'attente aux Palestiniens aux points de contrôles entre Israël et la Cisjordanie.
Entre 20 minutes et six heures. C’est le temps que les Palestiniens mettent à passer la centaine de checkpoints israéliens qui bordent la frontière entre la Cisjordanie et Israël, rapporte Rue89. Pour les Palestiniens qui travaillent ou se rendent chez le médecin de l’autre côté de la frontière, cette attente quotidienne est une contrainte à laquelle il est impossible de déroger. C’est pourquoi, Basel Sader et Ahmed Zaytoun se sont penchés sur la question afin de rendre ces checkpoints moins problématiques pour les palestiniens : au-delà d’un confort, cela est devenu une nécessité pour l’organisation de leurs vies.
Jusqu’à présent, les Palestiniens se concertaient via les réseaux sociaux ou sur Whatsapp pour s’informer de la situation de chaque points de contrôle, mais les données restaient confuses. C’est pourquoi, deux applications pour smartphone ont vu le jour : Qalandia et Azmeh (« bouchons » en arabe) permettent de voir l’état du trafic aux abords des checkpoints en temps réel.
Nées à l’automne 2015, leur fonctionnement est similaire : les automobilistes palestiniens indiquent par un code couleur (allant du vert au noir) le temps qui leur faut pour traverser tel ou tel checkpoint et préviennent ainsi les autres utilisateurs, comme l’explique Aljazeera. À la manière de Waze – l’application GPS qui tient compte du trafic et qui cartonne à travers le monde -, les plateformes sont donc participatives. Dès lors, les automobilistes peuvent se diriger vers les points de contrôle les moins engorgés pour ne pas avoir à attendre des heures.
Seulement voilà, quelques zones d’ombres planent sur le développement de ces applications. La connexion internet, contrôlée par le gouvernement israélien, est très mauvaise sur les routes. Les développeurs ont donc dû travailler sur des versions d’application permettant de les utiliser avec un faible débit. Et aucun itinéraire alternatif n’est proposé aux automobilistes si le checkpoint choisi s’avère être bouché.
Quoiqu’il en soit les applications connaissent un véritable succès. Azmeh a par exemple été téléchargées plus de 12 000 fois, selon son créateur Basel Sader et recouvre aujourd’hui 28 postes de contrôles, pour seulement quatre lors de son lancement en octobre 2015. Basel Sader prévoit d’étendre son invention à tous les checkpoints de Cisjordanie. Une application en voie de devenir indispensable au quotidien des Palestiniens.
(Photo : Michael Loadenthal)