Au plus proche des géants du jazz

Ted Williams, photographe, était un intime du jazz. Son oeuvre, témoin de ses années passées à écumer les clubs américains et à côtoyer les plus grands, a été réunie dans un livre.

La cigarette est dans sa bouche, la cendre prête à tomber, mais le regard du musicien Sam Jones reste concentré sur l’enchainement de ses doigts sur les cordes de sa contre-basse. Derrière l’objectif, un homme : Ted Williams, disparu en 2009, photographe américain qui avant d’embrasser une carrière de faiseur d’images, a fait ses classes en clarinette et saxophone.

Sam Jones par Ted Williams. 

John Leland, journaliste au New-York Times, met en lumière avec des mots simples les images en noir et blanc des monstres sacrés du Jazz américain. Plus que des images, Ted Williams a réussi à figer dans le temps des moments de concentration, de création, mais aussi de détente vécus par ces musiciens et chanteurs de génie. Le photographe a ainsi pu partager des instants de complicité rares avec des légendes telles que Louis Armstrong, Billie Holiday John Coltrane, Dinah Washington, Carmen Mc Rae, Ella Fitzgerald, et la liste est longue.

Billie Holiday, Strange Fruit. 

 L’ambiance des clubs de Jazz sublimée par l’objectif de Ted Williams.

De la fureur des clubs de Jazz électrisés par Charlie Parker, au calme nocturne des pauses cigarettes du saxophoniste Paul Desmond, Ted Williams s’est retrouvé dans les coulisses de la vie de ces artistes mythiques. Outre l’ambiance de cet univers, le photographe illustre la fusion de musiciens et de leurs instruments. La joue gonflée à bloc, les sourcils froncés et les yeux fermés de Dizzy Gillespie témoignent ainsi de l’union entre le corps et le cuivre.

L’intensité de Dizzy Gillespie capturée par Ted Williams. 

Ella Fitzgerald, Summertime.

Ces clichés rares sont réunis dans un livre, Jazz: The Iconic Images of Ted Williams, édité par la prestigieuse maison ACC Editions.

Image à la Une : Louis Armstrong sur scène. © Ted Williams.