À Berlin, les enfants réfugiés skatent pour s’intégrer

À Berlin, une association dispense des cours de skateboard à de jeunes réfugiés depuis plus d’un an. Une activité qui encourage leur intégration dans une société où ils doivent tout reconstruire.

« Notre objectif, c’est que les enfants s’intègrent grâce au skateboard« , explique Laurent Myot, membre de l’association berlinoise « Integrate and Skate ». Cet Auvergnat installé à Berlin donne des cours de skateboard à Yasmina, Besmelah ou Muhammad depuis plus d’un an. Ces skateurs en herbe viennent d’Afghanistan, d’Irak ou de Syrie. Ils font partie des milliers de réfugiés accueillis par le gouvernement allemand.

Les enfants entourés des membres de l’association « skate and integration » © Arthur Jégou.

L’ancien hôtel de luxe The President, situé dans le sud-ouest de la capitale, est désormais le lieu de vie de ces enfants déracinés. Deux fois par semaine, Laurent et d’autres membres de l’association changent leur quotidien en les emmenant au skatepark de Mierendorffplatz.

Besmelah © Arthur Jégou

Là-bas, ils slident de rampe en rampe, riant à tue-tête. Leurs gestes sont précis, techniques et rapides. Ils n’ont peur de rien. « Un gamin sur fauteuil roulant venait régulièrement nous demander s’il pouvait venir avec nous. Un jour, un collègue qui se moque des règles l’a posé sur un skate« , raconte Laurent. Avant d’ajouter : « il a skaté avec ses mains !« . Originaire de Deir ez-Zor, en Syrie, le jeune garçon a perdu l’usage de ses jambes dans un bombardement, alors qu’il était à l’école. Ses camarades n’ont pas survécu.

Le professeur de skate Laurent et Besmelah © Jadine Labbé Pacheco

Malgré leur terrible passé, les enfants ont toujours un grand sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux. « Ils vont bien au-delà de toutes ces conneries qu’on voit à la télé. Ils ont beaucoup à nous apprendre sur la vie« , témoigne Laurent.

À leur arrivée à Berlin, les enfants ne parlaient pas un mot d’allemand. Ils n’avaient jamais posé leurs pieds sur un skateaboard. Aujourd’hui, ils sont tous bilingues, vont à l’école et skatent comme de vrais pros. L’intégration suit son cours.