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BRUNO SURACE, L’HOMME QUI A MIS K.O. LE MONDE DE LA BOXE

Le boxeur Bruno Surace est l’invité de Clique. Il vient raconter son exploit : avoir mis K.O. Jaime Munguia, le n°2 mondial, se hissant ainsi de la 55e à la 6e place du classement. Il parle de son statut d’outsider, de la précarité dans la boxe et de son dernier combat, déjà dans les annales. 

Un K.O. surprise pour les livres d’histoire

Au moment d’accepter son combat face à Jaime Munguia, Surace ne se fait aucune illusion : “On savait qu’on était là pour faire briller.” Le 14 décembre dernier, il affronte son homologue à Tijuana, sa ville natale. Munguia est numéro 2 du classement mondial, alors que Surace est 55ème. Un écart colossal qui n’a pas empêché le Marseillais de s’imposer par K.O. “Dans le jargon, on dit qu’il s’est choisi une ‘opposition maîtrisée’, l’idée était de fêter son retour à la maison, mais on a gâché la fête.”

Sur place, rien n’est fait pour mettre le boxeur Français et son équipe dans de bonnes conditions. “On nous a pris un vol de 30 heures, on a reçu les billets la veille.” Sur place, même constat : “lui avait un énorme Cybertruck Tesla pour se rendre à la salle. Nous, une camionnette. J’ai entendu des journalistes lui demander en combien de rounds il allait me mettre K.O.” 6 reprises plus tard, Jaime Munguia est au sol, Bruno Surace au sommet. En quittant le ring, il comprend que son coup de poing vient de changer sa vie.

Il n’y a pas que la boxe dans la vie

Le Marseillais compte bien combattre Munguia à nouveau, histoire de ne pas “partir comme un voleur après ce coup d’éclat.” Pourtant, il n’entend pas s’éterniser entre les cordes. “À 30 ans, j’arrête. Quand on boxe, on se met en danger.” Surace envisage une carrière courte, mais brillante. “Il me reste 4 ans, et ce combat m’a offert un sacré raccourci. Je veux boxer dans des grandes salles, j’aimerais faire un championnat du monde.” Son statut d’outsider est déjà loin.

Et après ? Celui qui a souvent été tenté par les sports collectifs s’imagine moins combattant de MMA que handballeur. Conscient que la boxe peut aussi remplir une fonction sociale, il n’écarte pas l’idée d’ouvrir sa propre salle : “Les boxeurs pro ont un devoir envers les jeunes des quartiers de les tirer vers le haut. Moi, j’ai eu la chance d’être piqué très tôt par la compétition.” 

Un combattant humble et travailleur

S’entraînant dès 3 ans et commençant la compétition à 8, Bruno Surace n’a pas pour autant fait les choix de carrière d’un futur champion qui s’assume. “Après être passé pro, j’ai enchaîné sur des études de droit très prenantes, sans aucun aménagement. Mener de front ces deux combats, c’était compliqué.” Mais une fois diplômé, il sacrifie une carrière prometteuse pour se laisser une chance de boxer et enchaîne les petits boulots. 

C’est à côté de son job alimentaire dans un magasin de chaussures que le futur Rocky français monte en puissance. “Je devais aller chercher une paire en 43 en réserve, alors que la veille, je passais à la télé après avoir gagné le championnat d’Europe.” Il le dit sans amertume. Au contraire, il y voit même un facteur essentiel de sa progression : “ça m’a permis de garder les pieds sur terre.” 

L’interview de Bruno Surace est disponible en replay sur myCANAL.

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