Après s’être fait remarquer avec Les Faux Tatouages, sélectionné à la Berlinale en 2018, le réalisateur québécois Pascal Plante signe son deuxième long-métrage ; Nadia, Butterfly, qui sortira en salles le 4 août 2021.
À 23 ans, Nadia prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle et de s’affranchir d’une vie de sacrifices. Après une dernière course, les excès cachés du Village Olympique offrent à Nadia un nouveau souffle de liberté. Mais à mesure qu’elle plonge dans l’inconnu, les doutes surgissent : qui est-elle réellement ?
« Je voulais capter tout ce que les caméras officielles ne regardent pas. » Pascal Plante
Avec ce second long-métrage, Pascal Plante offre un point de vue différent des films de sport habituels. Ici, il ne dépeint pas un portrait utopique du milieu de la natation, et propose plutôt une incursion sociologique dans l’envers du décor olympique. Pascal Plante, qui fut durant de longues années nageur de haut niveau, met son expérience sportive au service de son film, dans lequel il aborde la retraite d’une nageuse olympique. « Au moment de leur retraite, ils se retrouvent avec un grand retard social. Ils retombent au bas de l’échelle après avoir vécu des années très intenses », explique le réalisateur.
On accompagne Nadia aux Jeux Olympiques de Tokyo pour son ultime course. Le réalisateur aborde la psychologie et le corps de l’athlète avec une précision saisissante. On suit la nageuse dans son quotidien de sportive de haut niveau, entre pression, entraînements et compétition, mais aussi dans sa vie de jeune femme semée de doutes et de remises en question. « Je tenais à humaniser la figure sacrée du sportif », confie Pascal Plante. Dans le film, Nadia n’est pas représentée comme une héroïne. À nos côtés, elle s’égare pour finalement mieux se retrouver, et c’est justement cette vérité que parvient à capter le réalisateur qui rend le personnage aussi authentique qu’attachant.
Pascal Plante réalise un film accessible à tous, qui parvient tout de même à rester au plus proche de la réalité des sportifs.
Dans Nadia, Butterly, pas d’effet inutile, pas de mouvement de caméra tape à l’oeil, juste une simplicité qui souligne une réalité impressionnante – une scène de compétition, filmée en plan séquence, est particulièrement saisissante. « Une scène très stressante à tourner » selon le réalisateur : peu de films de sport mettent en scène un véritable effort physique, il fallait donc la réussir dès la première prise compte tenu de l’implication conséquente des quatre nageuses. Un stress que Pascal Plante explique d’une manière assez nostalgique : « Je pense que cette approche un peu kamikaze de penser un plan me vient de mon passé d’athlète, de ma recherche d’adrénaline. »
Le quatuor de nageuses est interprété par quatre nageuses olympiques canadiennes, dont il s’agit de la première expérience cinématographique. L’idée de tourner avec des nageuses professionnelles remonte à l’origine du film.
Hillary Caldwell a été médaillée olympique à Rio, Cailin McMurray est une jeune nageuse de haut niveau, Ariane Mainville et Katerine Savard sont également deux nageuses olympiques – mais aussi meilleures amies dans la vie, d’où leur alchimie naturelle à l’écran.
« Au Québec, tout le monde sait qui est Katerine Savard. C’est un peu notre Laure Manaudou », plaisante Pascal Plante. Après avoir établi plusieurs records canadiens et remporté des médailles d’or aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux panaméricains et aux Championnats du Monde, Katerine Savard assure la dernière ligne droite de sa carrière de nageuse professionnelle, cette année… aux JO de Tokyo.
Nadia, Butterfly de Pascal Plante fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2020 et sortira en salles le 4 août 2021.
Image à la Une : Affiche officielle du film « Nadia, Butterfly » de Pascal Plante