Le libraire se cache non pas pour mourir, mais pour mieux dénicher et partager les sorties Bds à retenir.
Battling Boy, c’est un gamin. D’où son nom. Un peu comme Judo Boy ou Hellboy (mais moins). Un gamin qui fait de la bagarre. D’où son nom. Et s’il se bat comme un chiffonnier, c’est principalement parce que c’est un demi-dieu et qu’il a été balancé là dans Acropolis simplement parce qu’il a une quête initiatique à remplir.
Son père ne lui a pas franchement laissé le choix.
Allez, débrouille-toi, regarde-moi ce bordel, y’a des monstres de partout (il faut dire que celui qui s’en occupe en temps normal est mort, donc forcément, ça aide pas à se débarrasser de la vermine grouillante), ne reviens pas dans notre monde tant que tu ne t’en seras pas occupé. Ça forgera ton caractère. Je t’ai déjà raconté l’histoire des 12 travaux d’Hercule ?
Le but c’est de devenir un vrai héros dès 12 ans, mais il est quand même aidé en cela d’une cape rouge (oui, comme l’autre, là) et de plusieurs t-shirts arborant un animal différent, lui servant de totem.
Tout ceci paraît d’une banalité absolue, entre les gros monstres sortant de sous terre pour choper des enfants, le grand méchant Sadisto et la cape et les pouvoirs, mais c’est sans compter sur le talent (lui aussi absolu) de Paul Pope (l’auteur, donc), qui a déjà brillamment revisité le personnage de Batman, et qui baigne autant du côté de la BD indé pure (100%, chez Vertigo/Dargaud, par exemple) tout en officiant parallèlement en tant que designer chez des grandes marques comme Diesel ou DKNY.
Pope reprend les codes habituels du comics de superhéros tout en y apportant des touches très personnelles, loin des formatages habituels auxquels nous sommes habitués. Parce qu’il faut bien dire qu’on en bouffe, du superhéros, depuis quelque temps, et qu’on (enfin moi, surtout, vous je ne sais pas) a un peu tendance à se lasser de mecs qui se tapent dessus en collants.
Déjà, graphiquement, ça en jette. Ensuite, côté contenu, il y a à la fois de la baston jouissive de partout avec des immeubles qui s’effondrent et une réflexion sur la préadolescence, ainsi que l’utilisation politique d’une telle présence dans la ville.
Le tome I foisonne de tous les côtés et ne déçoit pas par sa densité.
De nombreuses questions restent en suspens, notamment concernant cette jeune fille, Aurora, fille de Haggard, superheros tué au début de cette chronique et du livre… Elle est un peu l’opposée de Battling Boy : lui, il a pas envie. Mais vraiment pas. Il préfèrerait largement être ailleurs à faire autre chose, mais bon, la vie est ainsi faite qu’on n’a pas toujours le choix, surtout qu’il a bien plus peur de ses parents que des monstres.
Elle, elle a pas trop aimé que son père se fasse tuer. Ça se comprend. Elle veut aller un peu plus au fond des choses, comprendre qui sont ces monstres, d’où ils viennent, où ils vont…bref, les questionnements métaphysiques habituels d’une jeune adolescente.
Et ça tombe bien car ses aventures à elle arrivent bientôt, toujours chez Urban comics.
Ça permettra de vérifier à quel point cette série est pour tout le monde. Pour peu qu’on aime les T-Rex et les renards. C’est dire si c’est pour tout le monde.
Titre : Battling Boy
Auteur : Paul Pope
Editeur : Urban Comics
Date de parution: 10/10/2013
Editeur US : First Second (08/10/2013)
Genre : Comics – Superhéros – T-Rex
Titre : L’ascension d’Aurora West
Auteurs : Paul Pope & David Rubin
Editeur : Urban Comics
Date de parution : 19/06/2015
Editeur US : First Second (30/09/20014)
Genre : Comics – Superheroïne – Monstres