Quel est le point commun entre Tony Soprano et votre serviteur ?
Réponse : on dort tous les deux en débardeur.
Mais on en porte aussi pendant la journée, sous une chemise évidemment et aussi sous un polo et même sous un T-shirt, l’hiver ça tient chaud et l’été ça régule la température.
Et une fois qu’on a pris l’habitude, impossible de s’en passer, sinon on a l’impression d’être nu.
Robuste, populaire et chic à la fois, le débardeur s’accorde avec tout en toute circonstance, mais pour autant, il y a une règle : les fournisseurs autorisés sont Hanes et Fruit of the Loom. Ce sont les seuls dont les débardeurs réunissent les plus hauts standards de qualité : 100 % coton côtelé, étiquette imprimée TAGLESS® anti-gratouille, coupe idéale près du corps et généreuse dans la longueur afin de se coincer sous la ceinture pour protéger des frimas sans risquer de remonter.
Mais si Carmela achète les XXL de Tony au Walmart du coin, pour moi c’est une autre limonade.
Figurez-vous qu’à Paris en 2015, alors qu’on peut pratiquement tout trouver en matière vestimentaire et que la moindre tendance est livrée en pâture aux Philistins qui s’en emparent sans coup férir, AUCUN magasin ne vend ces pièces des marques susnommées, pourtant indispensables à toute garde-robe masculine sérieuse.
(Je préviens tout de suite les petits malins qui voudraient me test’ : la rumeur selon laquelle on en aurait aperçu chez Ken Claude au siècle dernier a fait long feu.)
Évidemment, il y a toujours un béotien pour faire remarquer qu’un débardeur, c’est un débardeur : je ne suis pas le perdreau de l’année et je m’appuie sur un benchmark solide qui me permet d’affirmer que, de Gap à Éminence, il n’y a pas un seul modèle qui tienne la comparaison.
À vrai dire, leur absence sur le territoire me procure des émotions contradictoires, je suis évidemment ennuyé de ne pas pouvoir les acheter à ma guise mais secrètement heureux de ne pas les retrouver dans tous les similis concepts stores du haut-marais.
Alors en Monsieur Du Snob je les fais venir des États-Unis, conditionnés en paquet de 3 ou 6, et je les remplace tous les six mois quand le blanc a viré au gris, c’est simple comme un clique. J’invite les exigeants à faire de même et mépriser la médiocrité en choisissant tout simplement le meilleur.
Une dernière chose s’il vous plaît, interdisez-vous de les appeler des « marcels », c’est irrespectueux et cheap. Ça sonne comme le fond du panier des marques parisiennes récentes qui font passer leurs pompages rééditions de denims et de savates de boulistes pour de la création.