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Lacrim : « Je ne suis pas en cavale »

Sous le nom de scène de Lacrim, sa cache Karim Zenoud.
Il se lance dans le hip-hop en 2009 et sort un premier album en 2012, Faites entrer Lacrim. Un an plus tard il est accusé de vol à main armée et condamné à quatre ans de prison (dont deux avec sursis) pour des faits datant de 2002.

Signé chez Def Jam, il sort en 2014 (quelques mois après être sorti de prison) son album phare, Corleone, qui devient disque d’or en deux semaines.

Lacrim passe à la télévision, est reconnu dans la rue, tout semble lui sourire, quand en 2015, alors qu’il vient pourtant de faire deux featurings avec les deux grandes stars du moment Gradur et Kaaris, il est interpellé pour une affaire d’empreintes figurant sur des armes… La peine tombe : 3 ans.

Dans la tête de Karim c’est une injustice totale qui vient de lui exploser en plein visage.

Il quitte le territoire français sans se rendre à la barre.

En exclusivité pour Mouloud Achour Karim Zenoud s’explique face caméra.

Dans un endroit tenu secret, les deux hommes discutent et reviennent sur l’affaire : les empreintes, la rencontre avec la juge, les courriers qui ne sont jamais arrivés, les armes, et toutes les interrogations qu’il suscite.

Le but de cette interview est une nouvelle fois, de démystifier les fantasmes liés au rap de rue, dont ceux qui en viennent réellement payent souvent les frais. Lacrim est suivi par beaucoup de jeunes et il veut que son expérience dans la rue leur serve d’exemple, pour qu’ils se prennent en main, étudient, créent et construisent du positif.

« J’ai pris 4 ans ferme, pour un vol à main armée (…), parce qu’ils croyaient en ma réinsertion, et on me remet 3 ans ferme, je ne comprends plus rien (…). C’est ce système qui est en train d’essayer de me briser. »

Il exprime alors son mécontentement face à tout ce qu’il a pu lire dans la presse. Selon lui, tout n’est qu’amalgames et quiproquos permanents…

« Les médias, c’est eux qui me salissent depuis le début et qui me font passer pour celui que je ne suis pas. » (…)

Mouloud : C’est quoi un A.W.A ?
Karim : C’est un mec comme toi, comme moi, (…) un modèle de réussite…

Il tient aussi à rétablir la vérité sur son attitude face aux forces de l’ordre :

« Je ne veux pas défier la justice, je travaille ! Je travaille, c’est mon travail. (…) J’ai un album en cours, je ne peux pas lâcher ce truc-là. »

Mouloud essaye de comprendre : est-ce que le rappeur va se rendre aux autorités françaises ? Est-il en cavale ?

« Je ne suis pas en cavale (…) Je ne vais pas attendre qu’on m’attrape. »

Il continue :

« J’ai un album à faire, j’ai une vie familiale, y’a des choses qui arrivent dans ma vie, je ne peux pas me permettre de passer à côté de ça… »

Mais alors, les réseau sociaux ? Lacrim se tait, reclus dans une contrée secrète et ses réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter lui donnent pourtant la parole. On le voit même en Thaïlande en train de se la couler douce. Pourquoi ?

« Les photos en Thaïlande, c’était à un concert que j’ai fait en février ! (…) Je n’ai pas l’appui des télévisions déjà, des radios. Là je sors une mixtape, donc si mes réseaux sociaux sont inactifs comment je vais faire ? (…) Je ne vais jamais sur Facebook, Instagram, et ça fait deux ans que je n’ai pas touché à Twitter. (…) Ce n’est pas moi qui tiens mes réseaux sociaux. »

Il explique qu’il veut se consacrer à son travail, à sa famille, ses enfants, qu’il veut donner du positif malgré tout :

« Je me dois de les protéger et je souhaite que tous les parents fassent de même avec leurs gosses. »

Sans arriver, toutefois, à comprendre la décision du juge…

Mouloud : Est-ce que tu aurais retouché une arme après ta sortie de prison ?
Karim : Mais j’ai passé tout ça… J’ai pas besoin…

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