Vendredi 27 novembre, le rappeur Nekfeu confiait à Clique ses craintes suite aux attentats du 13 novembre.
Grâce à son premier album solo « Feu », sorti le 8 juin dernier, Nekfeu est devenu incontournable. Mais l’artiste n’a pas fait ses premiers pas dans le rap en 2015. Remarqué il y a quatre ans lors d’une d’une compétition « Rap Contenders », qui restera dans les annales, il travaille en équipe depuis plusieurs années avec les groupes 1995 et le S-Crew, membres de son collectif L’Entourage. Actuellement en tournée, Nekfeu sortira la réédition de son album avec huit titres inédits le 4 décembre prochain.
Lundi 23 novembre, Nekfeu et Christine and the Queens ont lancé le projet « Good Morning Paris », une webradio éphémère. Pendant six heures, ils ont co-animé cette émission rythmée par des playlists et des rencontres avec des artistes. Une façon de s’exprimer et de réagir face à l’horreur des attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre dernier. Voici donc la deuxième partie de notre entretien avec Nekfeu, l’occasion de revenir sur son parcours et ses influences.
Mouloud : Quand on prend, par exemple dans l’histoire du rap, un collectif qui était un peu comme vous, la Cliqua, comment toi est-ce que t’arrives à réguler les esprits de tout le monde ?
Nekfeu : On a tout fait ensemble depuis le début. Il n’y avait personne qui nous gérait, c’est la différence, les égos de chacun sont remis en place par le groupe plutôt que par un manager, ça, je pense que ça joue.
Mouloud : Quand vous êtes arrivé il y a eu cette espèce de vague : « 1995 c’est la relève », c’est ce qu’on voyait dans la presse. Dans le monde du rap ils étaient tous en train de se battre pour savoir qui allait produire la nouvelle poule aux œufs d’or, et vous, vous êtes restés entre vous.
Nekfeu : On est resté entre nous. On a sorti notre premier Ep et on a fait notre première tournée complètement tout seuls. Après, on a eu la chance que Fonky Flav’, du groupe, se soit vraiment deter de ouf pour prendre la place de manager. Sauf que c’est un mec du groupe et c’était notre gars, c’est toute la différence.
Mouloud : À coté de ça, 1995 chacun ses projets solo, mais il y a un deuxième album qui arrive…
Nekfeu : Ouai on prépare un deuxième album en ce moment même.
Mouloud : Sur la réédition y a deux titres où vous êtes tous réunis.
Nekfeu : Oui. C’était important pour moi parce que le temps passe très vite quand tu es dans le son en général. Et si on ne sort plus rien pendant six mois, les gens pensent que le groupe n’existe plus. Alors qu’on est tout le temps ensemble, on se soutient sur tous les projets de chacun, mais ça n’apparaît pas en tant qu’entité. Donc là, je voulais vraiment montrer un genre de retour parce que ça fait longtemps qu’on a sorti notre premier album. Et il y a deux morceaux de ouf, donc je suis content.
Mouloud : Ça a été quoi pour toi le morceaux le plus dur à sortir ?
Nekfeu : Il y a le morceau « Mon Ame », dont j’ai sorti le clip avec Sneeze il n’y a pas longtemps. C’était un des premiers morceaux de l’album sur lequel je testais des trucs, où je sortais un peu de mon carcan […].
Nekfeu : Le rap à l’ancienne c’est le bon rap, c’est ça qu’on revendiquait […].
La manière dont on rappait c’est pas la manière dont les mecs rappaient dans les années 90, à part certains qui étaient en avance sur leur temps. On bénéficie de ce qu’eux ont fait, en termes de technique d’écriture, de construction de morceaux, et j’ai fait la même chose sur mon album. J’ai big up plein de mecs sur mon album, mais peut être de manière plus fine qu’auparavant.