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Clique x Pedro Winter

Mouloud Achour : « Comment ça va Pedro ? »

Pedro Winter : « Ben bien Mouloud, bienvenue chez Ed Banger, ca fait un bail que t’es pas venu toi. »

Mouloud Achour : « La première fois que je suis venu, c’était en 2001, c’était pas rangé, il y avait déjà des disques partout. Qu’est-ce qu’il s’est passé entre temps ? »

Pedro Winter : « Bah c’est rangé, il y a toujours des disques partout, il y en a même plus qu’avant, alors que tout le monde nous dit qu’on achète plus de disque qu’on ne veut plus de disque, on en vend toujours autant et j’ai repris goût d’ailleurs à retourner chez les disquaires. Ça m’avait passé un peu. »

Mouloud Achour : « C’est quoi 2016 pour Pedro ? C’est quoi l’actualité ? »

Pedro Winter : « 2016 ? »

Mouloud Achour : « Parce que la, ça a l’air bien fou, fou. Les pubs de Canal. Je te vois dans des publicités dans tous les sens. Je me dis Pedro est revenu, qu’est-ce qu’il se passe ? »

Pedro Winter : « C’est marrant le come back. On n’est pas partis non plus. On est parti nulle part, c’est qu’après ce sont des cycles de vie. Le label a commencé en 2003 donc ça fait quelques années maintenant. Avant ça j’avais mon passé avec Daft Punk, donc une certaine présence dans le milieu musical et sur la scène électronique. Et après il y a la vie qui fait, des trucs personnels, des disparitions d’amis, des naissances, des choses ou tu fais un peu le point ou tu te mets un peu en retrait, t’observes un peu aussi ce qu’il se passe. Tu laisses un peu la place, on était très très présent avec Ed Banger. Et là, donc c’est pas un come back mais on revient avec pas mal de musique, pas mal de propositions ».

Mouloud Achour : « Alors c’est quoi tous les trucs qui arrivent ? »

Pedro Winter : « On est train de mettre les dernières touches sur l’album de Breakbot qui arrive début février. Et le nouvel album de Cassius, grand retour de Cassius, après dix ans d’absence, un peu avant l’été (…) les featuring se concentrent autour des collaborations avec lesquelles Philippe Zdar a travaillé pendant quelques années, il a produit pas mal d’albums. C’est un disque super ambitieux. »

Mouloud Achour : « Il y a aussi le remix que tout le monde a en tête, c’est le remix du jingle pub de Canal plus. Je savais même pas que les jingles pubs de Canal plus, les gens les écoutaient. Moi tout ce que j’ai en tête c’est : oloup ploup ohh»

Pedro Winter : « Alors mec, Serge Gainsbourg, « Cabou Cadin ». Il y a qui d’autre ? Des mecs super connus. Dominique Rocheteau qui faisait le jingle sport de Canal plus. C’est une occasion qui s’est présentée, c’est une artiste qui s’appelle Leslie David, qui a rhabillé l’habillage de Canal. Et moi effectivement. C’est pas un remix, parce que j’ai créé un petit jingle. Voilà, on s’est retrouvé ensemble en studio, on s’est bien marré et puis ça se ressent sur l’antenne. »

Mouloud Achour : « Il ressemble à quoi le mec qui écoute les jingles pubs, les jingles de Canal parce que je me demande toujours, qu’est-ce qu’il y a dans ses oreilles pour qu’on ait comme ça comme jingle? »

Pedro Winter : « Bah il s’appelle Patrick. Salut Patrick. Il y a un mec chez Canal qui est dédié aux jingles et ils prennent ça très au sérieux. Je te raconte même pas, j’avais rendez-vous avec douze personnes, tout ça pour ça. Mais bon, c’était bien rigolo (…) Patrick et son équipe et ils m’ont donné des mots clés et moi en studio j’ai réinterprété ça ».

Mouloud Achour : « Et comment ça se passe quand t’as des mots clés comme soleil, sourire, positif et que t’es en studio après ? »

Pedro Winter : « Je les ai écoutés une fois et j’ai fait ce que je voulais en studio, j’ai fait ce que moi je pensais être un bon jingle donc j’ai pris un truc, j’ai rallumé ma bonne vieille mpc, un bon sampleur que j’avais et puis j’ai fait un truc un peu eighties mais qui rentre dans la tête et qui passe plutôt bien à l’écran ».

Mouloud Achour : « Donc tu lui as dit Patrick, c’est soleil, c’est sourire, voilà votre cahier des charges, Patrick. »

Pedro Winter : « C’est à peu près ça et Patou a kiffé »

Mouloud Achour : « Patou maintenant ? »

Pedro Winter : « Maintenant, c’est Patou. On s’est échangé tellement de mail. Il y a eu tellement d’allers-retours pour ce petit jingle de trois secondes ».

Mouloud Achour : « C’était quoi ton premier crush musical ? »

Pedro Winter : «J’ai commencé par le métal. J’ai un grand frère qui a quatre ans de plus que moi donc je suivais un peu ses goûts. Mais j’ai plus plongé sur Metallica. »

Mouloud Achour : « T’étais un hardos ? »

Pedro Winter :

« Ouais mais j’étais le hardos un peu bizarre moi. Parce que j’ai vite pris la claque Aerosmith, Run-DMC (…), j’ai découvert Rick Rubin, j’ai vu ce nom sur tous les disques de Slayer, des Beastie Boys, d’LL Cool J. Je me suis dit mais qui est ce mec ? Et donc très vite, j’ai pas eu vraiment à faire un choix.

Tu vois il y a beaucoup de gens qui font des choix musicaux. « Je suis hardos, je suis ceci, je suis cela »… Moi j’ai été un peu électron libre et ce que je suis toujours aujourd’hui à quarante ans. Je peux être autant fasciné par l’album de Jamie xx que par, j’en sais rien, Travis Scott, je trouve ça assez mortel. Je suis pas fan de tout le rap en ce moment mais voilà, il faut que je me pose un petit peu sur PNL».

Mouloud Achour : « Aujourd’hui, c’est quoi la vie de Pedro ? C’est quoi ta vie ? On te voit de moins en moins dans les club… »

Pedro Winter : « Parce que je suis devenu raisonnable »

Moulou Achour : « Parce que t’es devenu papa ».

Pedro Winter : « Aussi ».

Mouloud Achour : « Les sorties de disque tu y vas à ton rythme et à celui des artistes, c’est moins l’industrie et la bande. C’est quoi ta vie aujourd’hui ? Est-ce que t’as mis de l’ordre dans tout ça, est ce que t’as l’impression d’être passé à autre chose ? »

Pedro Winter : « Alors certainement pas passer à autre chose mais t’as tout résumé.

La paternité rend le rythme un petit peu différent, tu as envie de passer du temps avec ta famille

.Les tournées DJ, moi ça fait vingt ans que je suis DJ donc c’est mortel mais en même temps de temps en temps, tu sais plus où tu te réveilles, tu sais plus où tu dors. Je n’ai jamais vraiment été dans l’excès, j’aime bien faire la fête mais effectivement tu peux vite te perdre.

« J’ai un label, j’ai ma vraie vie, je suis à neuf heures et demie au bureau comme tout le monde et je vais chercher ma fille à la crèche à 19h ».

Tous les samedis soirs, je suis à Londres, c’est un rendez-vous ou j’invite tous les artistes que j’aime. J’étais avec Justice la semaine dernière, c’était assez incroyable.

Effectivement, c’est un luxe de pouvoir choisir finalement les clubs dans lesquels je joue et plus devoir à courir après un certain rythme de DJ ou il faut absolument jouer trois fois par week-end. Avec Mehdi, on l’a tellement fait, on a pris tellement de plaisir qu’aujourd’hui avoir pouvoir choisir est un petit luxe.

Mouloud Achour : « Le premier producteur d’envergure mondiale avec qui vous avez connecté, c’était Pharell. C’était pour un remix des Dafts »

Pedro Winter : « En 2001, j’étais à New-York avec Medhi justement, on était en train de mixer l’album de DJ Medhi, son premier album sjolo. Et moi je courais après Pharell, j’étais fan des Neptunes ». Donc je trouve le contact et on frappe à la porte du studio. C’était à Manhattan Recording Studio à New York. Et pour la petite anecdote, Pharell était en train de faire « I’m a slave 4 u » de Britney.

On se prend une grosse gifle et on se dit : « waouh ok ». Et le mec était super cool d’emblée. J’avais juste une connexion qui m’a mis en contact avec lui, qui nous a laissés et on a passé la journée en studio avec Pharell. Et je lui ai fait écouter  « Harder Better faster Stronger » de Daft Punk. Il y a Timbaland qui était dans le studio d’à côté, qui était en train de faire un autre disque important pour moi qui s’appelle « Miss jade ». Il dit à Timbaland de venir et on se retrouve Pharell, Timbaland, DJ Medhi et moi à écouter « Harder Better faster Stronger » de Daft Punk. De te le raconter, j’ai un peu la chair de poule, je t’avoue. Ils se le sont bien pris dans la tronche, ils avaient la banane. Timbaland hallucinait. Et Pharell accepte tout de suite. Je lui demande de faire un remix, il me dit « ok mortel ».

Mouloud : « Je sais que t’as pas de plan de carrière et c’est finalement ce qui fait que tu as une carrière. Je sais que tu es manager sans être manager. C’est quoi ton vrai métier en fait ? Ton vrai cœur de métier ? »

Pedro Winter : « Ah tu m’en poses une bonne là. (…)

Tu sais moi j’ai tout plaqué, j’avais vingt ans et je suis parti dans l’aventure Daft Punk à vingt ans, je n’y connaissais rien. Tu as raison, avec les Daft Punk je n’étais pas vraiment manager. Eux, ils savaient très bien ce qu’ils avaient envie de faire ou pas. Moi je les ai accompagnés, j’ai appris.

J’ai rencontré des gens, d’un coup j’étais confronté aux bosses de maison de disques du monde entier. Effectivement mais j’aime bien finalement, brouiller un peu les pistes ».

Mouloud achour : « Quand t’étais avec Daft Punk, l’autre partie c’était Gildas qui a monté Kitsuné, qui fait aussi rayonner la France dans le monde entier et il y a quand même un truc, c’est pourquoi, est ce que vu de l’extérieur, maintenant le Français est cool ? Alors qu’avant le Français, c’était un mec avec un béret  et une baguette, maintenant le Français c’est un mec cool ».

Pedro Winter : « Ouais le cliché baguette, béret, c’était en 1952 quoi ».

Mouloud Achour : « Quand j’étais petit ? »

Pedro Winter : « Voilà, quand t’étais petit Mouloud. Après, il y a quand même des mecs avant nous, Gainsbourg, il excitait déjà les gens. Effectivement, depuis le milieu des années 90, il y a eu une espèce d’amour pour la scène française qui est lié à ce que je te disais tout à l’heure. Je pense que musicalement on est arrivé à une espèce de métissage. Ce qui finalement est la France, d’accepter plein d’univers différents  – la pop française, c’est trop délicat, quand je regarde le Top Itunes, je suis déprimé, quand je regarde la télé, je suis déprimé –

La musique française comme je l’entends, qui s’exporte, on ne peut en être que fier ».

Mouloud Achour : « Tu n’as aucun lien de famille avec Ophélie Winter ? »

Pedro Winter : « Aucun lien de famille avec notre chère Ophélie ».

Mouloud Achour : « Parce que je voulais de ses nouvelles ».

Pedro Winter: « Ah ouais non. La première fois que j’ai rencontré Booba de ma vie, c’est le premier truc qu’il m’a dit : ‘J’ai toujours cru que t’étais le frère d’Ophélie ».

 

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