« La Cité des Enfants Perdus », « Le Nom de la Rose », « Sons of Anarchy »… La carrière de Ron Perlman a été faite de productions à grand succès. Son dernier film, c’est « Moonwalkers », une fiction loufoque réalisée par Antoine Bardou-Jacquet, dont l’intrigue se déroule en 1969, au moment de la mission Apollo – et où il partage l’affiche avec Rupert Grint (Ron Weasley, dans la saga Harry Potter).
L’acteur commence par nous raconter l’ambiance « extrêmement comique, très 1969, où les gens prennent des acides et fument des pets, s’ouvrent aux autres, se chauffent« . 1969, dit-il, est une année qui l’a beaucoup marqué. À l’époque, il perd son père. Et au même moment, la guerre du Vietnam bat son plein.
« C’était le contexte de l’époque. J’avais 19 ans en 1969 (…) Tout ce qui était censé nous rendre heureux foutait le camp »
Le film « Moonwalker » parle des premiers pas de l’Homme sur la Lune et des théories du complot qui les ont suivis. Y a-t-il un fait historique dont Ron Perlman doute ? Selon lui, il y a bien eu alunissage. Mais il ne doute pas qu’il y ait eu, tout de même, des jeux de mise en scène. L’acteur évoque ensuite la présidentielle américaine, et notamment les restrictions des libertés dans son pays depuis le 11-Septembre.
« Si je suis moins libre qu’avant, c’est à cause de la folie des hommes, de cette nouvelle forme de guerre et de terrorisme qui est sauvage, inhumain »
Ce retour dans le passé est un fil directeur, qui l’amène à parler de son enfance, de Jon Stewart qu’il admirait, mais aussi de ses débuts – bien difficiles – dans l’industrie du cinéma.
« Quand j’étais plus jeune, je voulais absolument faire partie de cette grande famille qu’est le divertissement mainstream, mais tous les rôles qu’on me proposait en étaient à l’opposé. (…) J’ai réussi à m’en sortir en travaillant surtout à l’écart du cinéma mainstream ».
« C’est comme si Dieu me protégeait de la médiocrité. Personne n’est jamais allé aussi loin sans jouer dans un film mainstream ».
Le succès est venu avec les années. Avant cela, Ron Perlman a surmonté une tentative de suicide, un milieu empli de drogues, ainsi que d’autres barrières. S’il salue les réalisateurs, comme Jean-Jacques Annaud, qui lui ont toujours fait confiance, il note que c’est la série Sons of Anarchy qui l’a amené au sommet de sa gloire.
Le temps passe, mais Ron Perlman ne perd rien de sa franchise. Lorsque Mouloud Achour lui demande : « Quand est-ce que tu t’es dit que la vie est belle ? », voici sa réponse :
« Sans doute à la première fois que je me suis envoyé en l’air, à 15 ans »