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Clique, l'émission

Clovis Cornillac : de son rôle dans « Brice de Nice » à son refus de jouer chez Spielberg

Clovis Cornillac a quitté le foyer familial dès ses 14 ans pour apprendre le théâtre. Les trois quarts de sa vie ont été dédiés à une carrière d’acteur fournie, qui l’a vu enchaîner sans calcul comédies, drames et thrillers. Dans Clique, il parle du tournage de Un p’tit truc en plus, de l’orgueil qui a guidé son parcours et du jour où il a refusé un film de Steven Spielberg.

Une carrière éclectique 

En 2024, Clovis Cornillac a marqué le grand public en campant Lucien dans la comédie Un p’tit truc en plus de Artus. S’il est habitué au registre, ce tournage avait une saveur particulière : une partie du casting était composée de comédiens non-professionnels en situation de handicap. “C’était une expérience, personne ne savait comment ça allait se passer. J’avais confiance en Artus et son regard, mais le cinéma est rébarbatif, il faut refaire des prises…” La clé : aller au rythme des acteurs. “Je ne voulais pas qu’ils soient malheureux et qu’on se sente profiteurs. Il fallait qu’on soit à leur service, et c’était très chouette de jouer avec leurs propositions.” 

Entre comédies populaires et drames, Clovis Cornillac s’est construit une filmographie éclectique. Au risque d’être incompris, parfois. Pour le comédien, au moment de choisir un rôle, la perception du public n’entre pas en compte : “une carrière ça se construit, mais je n’ai jamais été carriériste. Je fais des projets parce que l’expérience m’attire, sans calcul. J’ai la chance inouïe de toucher des gens dans des registres variés, qu’y a-t-il de mieux pour un acteur ?” Cette approche l’a poussé à refuser ce qui ressemble pourtant à l’opportunité d’une vie : un film de Steven Spielberg. “Quand j’imagine ce genre de film Américain, je pense à De Niro, pas à moi. Si De Niro jouait un mec de Ménilmontant, j’aurais un fou rire. Ça ne marche pas.” Clovis Cornillac sait ce qu’il veut.

Violence dans le monde du cinéma, une affaire personnelle

La mère de Clovis Cornillac, Myriam Boyer, est elle aussi comédienne. En 1996, elle est victime de violences de la part de l’acteur Niels Arestrup dans le cadre d’une pièce de théâtre qu’il produit : étranglée sur scène par son partenaire de jeu, elle est renvoyée de la pièce après s’être défendue. Son fils fulmine. “L’abus de pouvoir physique me débecte. Ça me met dans une rage folle. Ma mère est costaude, elle ne s’est pas laissée faire et elle m’a empêché de lui mettre une raclée.

Au-delà de la colère, l’acteur se dit dans l’incompréhension face aux abus physiques et psychologiques. “Je n’arrive pas à comprendre le plaisir que des gens ont à profiter de quelqu’un et lui faire du mal. Pourtant j’en ai joué des salopards, mais dans la vie ça me met en colère.” Il se réjouit des avancées engendrées par le mouvement #MeToo, y compris la mise en place d’une commission de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma. “Tout ce qui peut nous faire avancer est bon à prendre. Depuis que la parole se libère, elle fait beaucoup plus de bien que de mal, il faut aller dans son sens. Il n’y a pas de questions à se poser, faisons-le.

L’interview de Clovis Cornillac est à retrouver en intégralité sur myCANAL.

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