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Cinéma

Costa-Gavrás : cinéaste engagé jusqu’à son “dernier souffle”

Depuis plus de 60 ans, Costa-Gavrás met en scène des films au service de ses combats politiques. À 92 ans, le réalisateur franco-grec s’apprête à livrer son 21e long-métrage, “Le Dernier souffle”, dans lequel il aborde la question de la fin de vie avec la subtilité et le militantisme caractéristiques de chacune de ses œuvres. L’occasion de revenir sur la carrière d’une légende du cinéma engagé.

Une vie de combats et d’images

L’engagement de Costa-Gavrás trouve ses racines dans son histoire familiale : son père, opposant au régime royaliste grec, est contraint de fuir avec sa famille vers la France en 1955. À 22 ans, le jeune Costa-Gavrás débarque à Paris, où il va tomber amoureux du 7e art en fréquentant les salles obscures du Quartier Latin.

Plus tard, ses rencontres avec des figures du cinéma français, comme ses amis Yves Montand ou Simone Signoret – têtes d’affiche de son premier film “Compartiments tueurs” (1965) – le poussent à transposer ses idées humanistes sur la toile. Dès lors, Costa-Gavrás utilise le cinéma comme arme contre les injustices. Il s’attaque dans ses films au capitalisme sauvage dans “Le Capital”, à la colonisation avec “Hanna K.”, aux guerres dans “Amen”, à la corruption politique dans “L’Aveu” ou “Section Spéciale”, aux médias dans “Mad City”…  Il transpose les codes du thriller pour traiter des événements politiques, sans jamais tomber dans le sensationnalisme. Cette méthode unique en son genre lui permet d’aborder des sujets essentiels à travers une esthétique unique.

De “Z” à la légende

Costa-Gavrás établit sa légende avec son film “Z”, sorti en 1969, récompensé par le prix du jury à Cannes, l’Oscar du meilleur film étranger et l’Oscar du meilleur montage. Il récidive en 1982 avec “Missing” qui remporte une Palme d’or, le prix de l’interprétation masculine à Cannes et l’Oscar du meilleur montage. Aujourd’hui Costa-Gavrás ne compte plus les prix reçus et a même été consacré par un César d’honneur à la célèbre cérémonie française. Le nonagénaire ne semble pour autant pas avoir fini de livrer ses combats à travers ses films. Dans un entretien accordé à Clique en mai 2018 il expliquait : “tout est politique dans le cinéma car il y a de la politique partout dans la vie.” 

Une leçon de (fin de) vie ?

Le nouveau film de Costa-Gavrás , “Le Dernier souffle, est une adaptation du livre éponyme co-écrit par Régis Debray et le médecin Claude Grange. Il met en scène un dialogue philosophique sur la fin de vie entre un médecin (Kad Merad) et un écrivain (Denis Podalydès) au cœur d’un service de soins palliatifs. Le réalisateur, du haut de ses 92 ans, semble lui aussi se préparer à son dernier souffle en s’attaquant à la question de l’importance de la dignité dans les derniers instants de vie. Un sujet brûlant dans le débat public mais qui résonne également en chacun d’entre nous.

L’interview de Costa-Gavras est disponible en replay sur myCANAL.

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