Oops! Aucun résultat
Clique, l'émission

David Martinon, au coeur de la prise de Kaboul par les talibans

En 2018, David Martinon est nommé ambassadeur de France en Afghanistan. Dans Clique, il revient sur ses années dans l’un des pays les plus instables du monde, son entraînement pour survivre à la menace terroriste et son exfiltration mouvementée lors de la chute de Kaboul. Son témoignage est au cœur du documentaire “Kaboul Chaos, sous la menace des talibans” diffusé sur Canal+.

Une guerre perdue d’avance 

Avant même d’être en poste à Kaboul, David Martinon connaît bien l’Afghanistan, un pays qui le passionne depuis ses études à l’ENA. Il y a déjà réalisé deux missions diplomatiques en 2002 et 2006. Dès son arrivée à l’ambassade, il se montre lucide sur l’issue du conflit. “Quand j’arrive fin 2018, je vois que la guerre n’est ni gagnée ni perdue, mais surtout qu’elle n’est pas gagnable pour l’OTAN. L’histoire n’est pas toujours prédictive, mais en Afghanistan elle l’est fortement.” Convaincu que les talibans finiront par reprendre le pouvoir, il perçoit déjà les prémices d’un effondrement du pouvoir en place.

Diplomatie sous stéroïdes

Pendant près de trois ans, jusqu’à la chute de Kaboul, David Martinon mène ce qu’il appelle une “diplomatie sous stéroïdes”. L’Afghanistan est alors considéré comme le pays le plus dangereux au monde. La menace terroriste est omniprésente et ses prédécesseurs à l’ambassade ont déjà été confrontés à de multiples attaques. Conscient du danger, David Martinon a imposé un entraînement rigoureux à son équipe : “j’ai astreint toute mon équipe, moi compris, à s’entraîner pour renforcer la cohésion et éviter au maximum la sidération lorsqu’une attaque survient”.

Une exfiltration digne d’un film d’action

Le 15 août 2021, les talibans s’emparent de Kaboul. La zone verte, où se trouve l’ambassade de France, devient vulnérable et doit être évacuée. Dans le documentaire “Kaboul Chaos” les images témoignent d’une véritable scène de film. “On a brûlé les documents confidentiels, détruit les disques durs et le matériel militaire pour ne rien laisser aux mains des talibans”. Un premier convoi, dont fait partie David Martinon, parvient à s’exfiltrer en hélicoptère jusqu’à l’aéroport. Cependant, le reste de son équipe et des civils réfugiés dans l’ambassade sont retenus par les talibans. C’est grâce à un franco-afghan en vacances à Kaboul qui a joué le rôle d’interprète dans les négociations et à la mobilisation des policiers restants que le dernier convoi parvient à s’échapper. David Martinon a fortement craint une prise d’otage de masse. Au total, c’est plus de 5000 personnes, Français et Afghans, réfugiés dans l’ambassade qui ont été exfiltrés vers la France.

Depuis la prise de pouvoir des talibans, la situation en Afghanistan s’est dramatiquement détériorée. L’économie s’est effondrée, plongeant des millions d’Afghans dans la pauvreté, et un véritable “apartheid de genre” s’est installé. David Martinon ne cache pas son inquiétude :  “Pour moi ce n’est pas un apartheid de genre, c’est de l’escalavage. Je ne suis pas optimiste à court terme parce que les talibans contrôlent très bien le pays”.

L’interview d’Olivier Rousteing est disponible en replay sur myCANAL.

 

Précédent

Olivier Dubois et Jean-Luc Calyel : L’antiterrorisme, le GIGN et la découverte de la foi 

Alonzo : le petit protégé de sa bande devenu capo de Marseille

Suivant