Dangereusement commune : c’est ainsi que l’on peut qualifier la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une dégradation de la rétine qui touche plus d’un million de Français – et dont les premières victimes, comme son nom l’indique, sont les personnes âgées. À son stade le plus avancé, elle provoque une cécité partielle. La personne perd sa vision centrale, et n’est plus capable de voir ce qui se trouve en face d’elle.
Au niveau mondial, explique Newsweek, c’est la troisième cause de cécité la plus commune, et l’Organisation Mondiale de la Santé la considère comme l’une de ses priorités. L’incidence de la maladie devrait croître à mesure que notre espérance de vie s’allonge, jusqu’à toucher 196 millions de personnes à l’horizon 2020.
Pour rendre cette maladie moins pénible au quotidien, une équipe de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, conduite par le chercheur Éric Tremblay, a inventé un système de lentilles de contacts télescopiques capables de zoomer jusqu’à 2,8 fois. Celui-ci a été présenté vendredi 13 février à San José, en Californie, à l’occasion du congrès annuel de l’Association Américaine pour l’Avancée de la Science, autoproclamée « plus grande » fédération d’associations scientifiques des États-Unis.
Le zoom améliore la vue en stimulant les zones de la rétine qui restent intactes. Des lunettes, développées dans un second temps, permettront de commander la lentille en clignant simplement des yeux, grâce à des signaux électriques.
Ces lentilles sont toujours à l’état de prototype. Principal problème : leur maniabilité (elles sont destinées en priorité aux personnes âgées, qui peuvent manquer de dextérité pour les placer dans l’oeil). Et puisqu’elles sont bien plus épaisses que la moyenne des lentilles de contact (1,55 millimètres contre 0,35 en temps normal), il faut aussi répondre au défi de l’oxygénation.
Face à l’ampleur et à l’urgence du problème, toutes les solutions sont bonnes à prendre : parallèlement, d’autres équipes de chercheurs explorent la piste des thérapies génique et cellulaire. Quand à la recherche sur l’implantation directe d’une rétine artificielle, elle est elle aussi en bonne voie, mais pour l’instant, son coût – autour de 80 000 euros – est rédhibitoire pour le commun des patients.