Les débats sur l’euthanasie commencent à s’agiter en France, après l’annonce par François Hollande d’une grande loi à venir sur le sujet. Pour certains, cette étape n’est qu’une formalité, et il faut penser à l’étape suivante : la manière de se donner la mort. Julijonas Urbonas, un ingénieur lituanien, met au point depuis 2010 un modèle extrême de montagnes russes. Elles sont tellement vertigineuses qu’elles tuent invariablement quiconque s’y jette. Donner la mort « humainement, avec élégance et euphorie », voilà son slogan.
Le circuit comporte plusieurs étapes : avant de se lancer du haut des 500 mètres de la structure, celui ou celle qui s’apprête à perdre la vie pourrait prononcer quelques mots d’adieu à l’attention de ses proches et réciter une prière. Il appuierait alors sur le bouton de départ qui lui serait fatal et se jetterait sur une pente extrême qui conduit à un looping complet. À ce stade, normalement, la plupart des « candidats à la mort » devraient décéder dans un état euphorique, par manque d’oxygène dans le cerveau du fait de la vitesse. Mais si cela n’est pas suffisant, six autres loopings attendraient le passager de l’extrême.
Euthanasia Coaster from Julijonas Urbonas on Vimeo.
L’idée n’a pas plu à tout le monde. Les groupes anti-euthanasie ont moqué la devise du concepteur, en avançant que les dernières impressions des personnes seraient plutôt le vertige et la peur ». Même de l’autre côté, les réactions ne sont guère enthousiastes : « Une belle mort doit avoir lieu à la maison, avec la famille et un médecin pour soulager de la douleur », annonce Derek Humphry, qui dirige une association pro-euthanasie.
Le projet n’existe pour l’instant qu’en maquette, et devrait coûter cher aux éventuels investisseurs intéressés. Les plus grandes montagnes russes existantes ont coûté 25 millions de dollars (environ 20 millions d’euros) et ont pris 18 mois à être construites tout en étant trois fois plus petites que celles envisagées par l’ingénieur. La mort serait donc euphorique, élégante et… chère ?