Un silence pesant sur les pelouses où les cris des joueurs résonnent, des matches avec seulement 200 supporters. Ces scènes ne sont pas si lointaines : c’était en 2012, en Guinée Equatoriale et au Gabon, lors de la Coupe d’Afrique des Nations. L’édition 2015 devait avoir lieu au Maroc, mais par peur d’Ebola, le pays a voulu reporter la compétition et s’est vu privé d’organisation. Du coup, retour en Guinée Equatoriale pour la CAN, cette année, et la question du remplissage des stades se pose à nouveau.
Cette année, Teodoro Obiang Nguema, le président de la république a trouvé la parade. Il a acheté lui-même 10 000 tickets par stade, donc 40 000 places au total, qu’il offre aux plus démunis, incitant les personnalités les plus riches du pays à l’imiter. « Que ceux qui ont les moyens aident les plus pauvres », a-t-il invoqué.
Un geste à relativiser : dans un pays où le taux de pauvreté atteint 76,8%, on pourrait peut-être espérer davantage que des places pour du football pour les plus démunis. La facture reste d’ailleurs symbolique pour le politicien, qui en a eu pour 30 000 euros, les places étant vendues à des prix plus abordables cette année. Or, le chef de l’Etat dirige son pays d’une main de fer depuis 1979, et a eu le temps d’amasser la conséquente fortune de… 700 millions d’euros, que son fils dépense assez bruyamment. Un magot d’autant plus impressionnant que le petit pays compte 700 000 habitants.
On compte désormais tous sur François Hollande pour nous inviter à l’Euro 2016.
Image Abidjan.net avec AFP