C’est une drôle d’expérience qu’ont menée les journalistes du New York Times. Ils ont décidé d’envoyer l’ADN de plusieurs d’entre eux à Mark Shriver, professeur de génétique et d’anthropologie. Avec ses collègues de l’Université de Pennsylvanie, ce dernier a développé un logiciel qui permet de reconstituer le visage d’un humain en images de synthèse à partir de son ADN. Sachant que notre poids ou notre vieillissement ne dépendent pas de notre code génétique, les portraits obtenus par les scientifiques peuvent varier sur ces paramètres.
Cependant, les premiers tests se sont montrés plutôt concluants pour l’équipe du Dr. Shriver, avec ci-dessous les comparaisons entre les photos et les portraits robots issus de l’ADN des cobayes :
Les journalistes américains ont donc aussi eu droit à leurs modélisations, avec des résultats encore mitigés. En témoigne par exemple ce visage de John Markoff, reporter au célèbre quotidien, qu’aucun employé n’a reconnu :
Catherine Spangler, journaliste vidéo, a eu un peu plus de chance, et a été reconnue par dix de ses collègues.
Si cette technologie en est encore à ses balbutiements, elle est déjà utilisée par la police française pour rechercher des suspects. La méthode permettrait une reconstitution plus précise que les portraits robots traditionnels jusque-là dressés à partir de souvenirs qui peuvent être altérés par le temps. Espérons juste que l’outil gagne en précision et n’induise pas en erreur des policiers trop sûrs d’eux mêmes.