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Séries

Euphoria, Sex Education… Quel impact ont les séries sur notre sexualité ?

Qu’on parle des polémiques autour des scènes de sexe dans Euphoria, ou des messages diffusés dans Sex Education, les séries ont-elles une influence positive ou négative sur la sexualité ? Un sujet qui touche les jeunes, mais aussi leurs parents.

Les plateformes de streaming ne déteignent pas seulement sur nos choix vestimentaires, elles influencent aussi notre sexualité. Tandis que les fans d’Euphoria attendent la saison 3, la série a dû faire face à un paquet de polémiques en raison de ses scènes de sexe et de nudité. Aux États-Unis, le teen drama a même été visé par un communiqué du DARE (pour Drug Abuse Resistance Education, ndlr).

Ce programme d’éducation créé par la police et le district scolaire de Los Angeles, accuse la production de HBO de « glorifier à tort et à travers et de dépeindre de manière erronée la consommation de drogues, la dépendance, le sexe anonyme, la violence et autres comportements destructeurs des lycéens, comme des choses communes et répandues dans le monde d’aujourd’hui. » Réponse de l’actrice Maude Apatow au Hollywood Reporter, pour défendre la série : « C’est un bon aperçu de la difficulté à grandir dans cette période » de la vie.

Qu’il s’agisse de séries actuelles comme Ginny & Georgia ou plus anciennes comme Skins, le petit écran aborde différemment la sexualité chez les ados. Mais avec quel impact auprès du public ? Une étude de l’Ined et de l’Inserm a passé au crible 65 épisodes de séries Netflix entre 2015 et 2020 : Sex Education, Les Chroniques de San Francisco, Elite, 13 Reasons Why, Stranger Things, The Society. Le tout en analysant « les messages de promotion de la santé sexuelle« . Violences sexuelles, MST, contraception, acceptation de soi, représentations de genre… La recherche s’est penchée sur « les informations, conseils ou représentations positives qui pourraient amener les téléspectatrices et téléspectateurs à réfléchir sur leurs représentations, normes et comportements« , « au-delà de la simple prévention des risques. »

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Certaines séries peuvent « participer à la libération de la parole sur des sujets complexes »

Résultat : sur 62 messages de promotion de la santé sexuelle répertoriés au total, 50 étaient concentrés dans seulement deux séries. Sex Education, dont le synopsis est centré sur cette thématique et dont la saison 4 approche, arrive largement en tête – avec par exemple des répliques comme « Un ‘Non’, ça veut dire ‘Non‘ » ou « Un rapport sexuel n’est pas forcément la reproduction d’une scène de film pornographique et il faut pouvoir penser à son plaisir. »

« Le partage d’expériences et l’identification aux personnages pourraient avoir une influence positive dans la gestion des évènements de vie des jeunes visionnant ces séries. […] Néanmoins certains jeunes pourraient aussi ne pas se sentir concernés ou représentés et donc ne pas être sensibles à ce type de contenu. » (Une étude de l’Ined et de l’Inserm)

La conclusion des auteurs de l’étude reste assez nuancée : « Des séries telles que Sex Education pourraient donc participer à la libération de la parole sur des sujets complexes. Le partage d’expériences et l’identification aux personnages pourraient avoir une influence positive dans la gestion des évènements de vie des jeunes visionnant ces séries. Néanmoins, il est possible que ces messages provoquent l’effet inverse, et ainsi renforcent les stigmatisations et discriminations, en dédramatisant et en rendant risibles des problèmes de santé sexuelle. Certains jeunes pourraient aussi ne pas se sentir concernés ou représentés et donc ne pas être sensibles à ce type de contenu.« 

Euphoria : la série a-t-elle vraiment battu le record du nombre de pénis montrés dans une seule scène ? - News Séries à la TV - AlloCiné

Pour ce qui est d’Euphoria, Glenn Sparks, un professeur de communication de l’université Purdue interrogé par USA Today, souligne que la série peut être une bonne occasion pour discuter entre générations des sujets abordés, comme la sexualité, en « poussant les adultes à avoir une certaine curiosité« . « Trop souvent, les parents sont simplement indifférents« , rappelle-t-il. Comme quoi, l’impact des séries est loin de concerner uniquement les ados.

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