Oops! Aucun résultat
Arts

Cinq jours avec Laylow, Orelsan, Lala &ce et La Fève au Cabaret Vert

Du 17 au 21 août, légendes indémodables, nouvelle génération pop et jeunes rookies prometteurs ont fait vibrer Charleville-Mezières pour la 16ème édition du festival le Cabaret Vert. Clique s’est rendu sur place.

L’étrange histoire du Cabaret Vert

Jeudi 18 août, le talent prometteur So La Lune ouvre le bal sur la scène Greenfloor. Textes accrocheurs, punchlines soignées, l’artiste conquiert rapidement le public qui vient de lui être offert sur un plateau. À peine les premières notes de son album Fissure de vie entonnées, l’ambiance devient bouillante.

La Fève suit ses pas, accompagné de son célèbre Bounce. Un fan profite de l’euphorie du moment pour monter sur scène. Le vigile de la sécurité sprinte sur le grand gaillard pour le faire redescendre. Ce court instant de gloire lui aura valu une jolie petite frayeur.

Assia MK, DJ attitrée de Frenetik, lance son premier set pour chauffer la foule. Succès garanti lorsque l’auteur de Rose noire débarque sur le Greenfloor. Instrumentaux acérés et plume bruxelloise retournent le Cabaret Vert. On y découvre aussi sa part de lumière grâce au morceau Je sais en featuring avec Jul. 

La Fève © Mila Cerisier pour Clique

Des Pixies à Laylow, toutes générations rassemblées

Puis ASHE 22 surfe sur la vague de ses prédécesseurs en bouclant méchamment la scène. Entouré de son équipe Lyonnaise, le rappeur interprète son projet commun avec Freeze Corleone, Riyad Sadio. Les festivaliers n’en perdent pas une miette et restent jusqu’à la fin de la performance.

Entre deux scènes, on reconnaît le célèbre Where Is My Mind ? des Pixies. Des familles sont là, scellées par des câlins, dansant au son de la mélodie. Un cocktail de générations émouvant à voir. Plus loin, on arrive pile à l’heure pour photographier Central Cee, dont la popularité auprès du public français n’est pas démentie. Micro à la main, la star de la la drill entraîne le public avec une belle énergie. À peine les paroles commencées « How can I be homophobic ?… », que la foule complète en chœur son hymne.

Mais s’il y a bien un roi pour créer une union collective sans réclamer un seul caprice à ses fans, c’est Laylow. Jey monte sur la scène Zanzibar et nous voilà rendus dans le multivers tandis qu’il enchaîne les singles de Trinity et L’Étrange Histoire de Mr. Anderson. Il ne faut que son Spécial pour que les téléphones de toute la génération Z de TikTok nous coupent la vue. Ça n’en gâche pas moins le spectacle de son show gigantesque, digne de la saga Matrix.

Laylow © Mila Cerisier pour Clique

Apprendre à chanter sous la pluie

Vendredi 19 août. La chanteuse de 23 ans, Bianca Costa, se jette avec prestance sur le Greenfloor. Malgré un climat nuageux et grisonnant, la jeune brésilienne réchauffe les festivaliers. Très proche de son public, elle n’hésite pas une seconde à sauter près des barrières. Elle prête même son micro à une fidèle admiratrice.

La trap mama Le Juiice achève de faire grimper la température, accompagnée de son fidèle Mucho Dinero, qui réussit à fédérer en ramenant même des familles devant sa prestation. Les basses retentissent au son des bangers et font trembler le sol. Une ambiance apocalyptique dans l’air. 20h, après un court passage au stand fooding, direction la scène Zanzibar pour vibrer sur les mélodies de la révélation et protégée d’Alicia Keys : H.E.R. L’étoile du R&B manie à la perfection guitare électrique et batterie. Une Midas féminine qui transforme n’importe quel instrument en or. La pluie vient chambouler sa puissante voix, mais la foule sort les parapluies en guise de révolte.

Bianca Costa © Mila Cerisier pour Clique

Orelsan doit subir les conséquences de cette météo en demi-teinte pour tenter de ne pas tomber. Mission réussie pour la transposition de son shōnen musical au Cabaret Vert. En deux temps, trois mouvements, il parvient à faire éclore un lapin géant du public, en référence au clip de Changement. L’inconnu glissé dans le déguisement finit par balancer ses bras sur La Terre est ronde, avec Orel’ à côté la larme à l’œil. On ne rate rien de cet instant.

Freeze Corleone prend ensuite le relai du Caennais. Deuxième festival de l’été au compteur pour le Chen Zen qui arrive en détente et conquiert rapidement la jeune génération. Si des « Ekip » jaillissent de la foule, plusieurs parents ne semblent pas saisir les propos de l’artiste. D’autres oscillent la tête aux sons de ses instrumentaux. Le professeur Agrégé clôt parfaitement la journée.

Palmiers et paillettes

Le samedi 20 août poursuit en beauté avec Green Montana, SDM, mais aussi Tiakola. Les trois talents font l’unanimité et déclenchent même des pogos. Mais s’il y a bien une artiste qui ramène le soleil au Cabaret Vert, c’est Lala &ce. Scénographie hypnotique et pailletée, à l’image de sa tenue déjantée. Elle attire l’attention et fédère le public dans une ambiance muy caliente. Qu’on amène une couronne à cette reine ! Vitalic clôt le samedi sur une note électrique grâce ses synthétiseurs, à la hauteur des plus grandes soirées clubbing.

Tiakola © Mila Cerisier pour Clique

L’Amérique fait du charme aux français

Dimanche 21 août, dernier jour de festival à notre plus grand regret. Benjamin Epps vient noyer notre chagrin en déversant des torrents de belles paroles. L’american vibe lui va à merveille, pas étonnant quand l’on sait qu’il vient d’être nominé pour le meilleur flow international aux BET Hip Hop Awards. Ayra Starr s’avance ensuite sur le devant de la scène Greenfloor, timide mais pleine d’assurance. Un jeune homme craque au premier rang pour ses beaux yeux et son délicat déhanché. Il faut dire qu’elle demande au DJ de lancer Bande Organisée et que madame Starr s’applique à la tâche. Si seulement tous les artistes internationaux connaissaient le couplet de SCH

Direction ensuite la scène Illuminations pour découvrir le seul et l’unique Luidji. Face à une foule majoritairement féminine, le briseur de cœurs s’assoit sur le rebord de la scène. Une aubaine pour tous les photographes présents, qui réalisent leurs meilleurs clichés. Long pull rose bonbon, chaînes dorées, pantalon violet en velours… Les lumières se marient parfaitement à sa tenue. Quelques heures plus tard, la performance d’Eddy de Pretto bouleverse les festivaliers par sa douceur et son charisme. Un style atypique qui fait danser même les plus réservés. L’artiste paraît honoré d’achever ces cinq jours de marathon émotionnel.

Plus que jamais auparavant, le Cabaret Vert a rapproché les générations. Cette 16ème édition nous a dévoilé des artistes humbles et touchants, connectés au public par un aimant affectif surnaturel. Voir des personnes âgées chanter sur les singles d’Orelsan et démasquer des jeunes récitant du Pixies n’a rien d’anodin. La musique rapproche et rassemble, sans créer de barrières. C’est tout là, la beauté du partage.

Luidji © Mila Cerisier pour Clique

Journaliste : Mila Cerisier

Précédent

Clique avec Sofiane Zermani et le Palmashow

À VOIR : "Danse à Paris et ailleurs", l'expo du photographe Little Shao au cœur de la capitale

Suivant