Fin novembre, la sortie de Final Fantasy XV, dernier épisode d’une des plus grandes sagas de l’histoire du jeu vidéo, était attendue avec beaucoup d’interrogations. D’un côté, un développement chaotique, étalé sur dix ans et qui a englouti des investissements considérables, devenant un enjeu vital pour son éditeur Square Enix. De l’autre, des millions de fans ultra-exigeants et impatients…
Deux mois après sa sortie, le pari semble bien parti pour être gagné : qu’il soit acclamé par la critique ou jugé honnête, le jeu s’est déjà écoulé à six millions d’exemplaires. Pour commenter cette histoire, nous avons voulu discuter avec quelqu’un qui, selon nous, la représente bien.
Idir Alexander a 26 ans. Fan historique de la saga Final Fantasy, il a été l’un des membres les plus actifs des communautés de fans francophones. Il travaille désormais chez Square Enix, où il a participé au lancement de FF XV pour la France. Rencontre avec un passionné au parcours unique – en attendant, mardi 24 janvier, l’arrivée d’un DLC… intrigant.
Clique : Bonjour Idir. Quel est ton premier souvenir lié à Final Fantasy ?
Idir Alexander : C’était à Noël 1997, j’avais sept ans. Dans ma famille, on est trois frères ; je suis celui du milieu. Notre père nous a offert une PlayStation avec Final Fantasy VII. Ça a été un choc. À l’époque, on aimait déjà beaucoup la culture japonaise – pour être honnête j’étais encore plus fan de Dragon Ball, c’était quelque chose d’extrêmement fort, presque une religion ! On commençait à collectionner les cartes et les mangas. Qu’il s’agisse de FF VII ou de DBZ, on voulait en découvrir plus sur les personnages, savoir comment ils allaient s’en sortir dans les situations difficiles.
Qu’est-ce qui vous a plu dans l’univers de Final Fantasy ?
C’est assez drôle : j’ai presque appris à lire avec Final Fantasy VII. Il fallait vraiment que je me mette très vite à lire pour le comprendre. C’était un jeu difficile pour des jeunes de mon âge, mais mon frère avait aussi ses copains pour nous aider. Du coup, on arrivait très vite à comprendre les tenants et aboutissants.
Le trailer de Final Fantasy VII (1997), PlayStation 1
C’est un jeu qui est avant tout tourné sur des personnages avec de fortes émotions : ils défendent de grandes valeurs, il ne se passe pas une heure de jeu sans que tu ressentes de la fureur envers des ennemis… Il y avait une très forte identification qui pouvait se faire autour de ces personnages.
Pour le plaisir, une comparaison entre la version originale de FF VII (1997) et son remake, qui devrait sortir prochainement
Tu te projetais dans quel personnage ?
J’aimais bien Cloud, celui qui ressemble à Son Gohan de DBZ ! C’était un mercenaire, un homme d’honneur : il avait fait une promesse à sa copine lorsqu’il était enfant, donc il devait tenir cette promesse et essayer de sauver le monde. Il y a aussi un contexte un peu écolo dans Final Fantasy VII : les héros détruisent des réacteurs qui puisent l’énergie de la planète. Ça me plaisait.
À gauche, Cloud de FF VII ; à droite, Gohan de DBZ. Si vous avez l’adresse de leur coiffeur…
Il faut évoquer un problème que beaucoup ont connu : vous étiez trois frères à la maison… Mais c’est un jeu qui se joue à un seul joueur ! Comment vous vous organisiez ?
On jouait plus ou moins à tour de rôle, mais c’était le gamin qui se levait le plus tôt le matin qui avait la possibilité de jouer ! (rires) C’est vraiment un jeu auquel on jouait ensemble, qui a pu développer nos valeurs de fraternité ! (rires) On voulait tous prendre la manette lorsqu’il y avait un gros boss. C’était aussi une manière de m’affirmer face à mon grand frère… Il avait des passions que je copiais pas mal, mon petit frère aussi. On essayait toujours de se prouver qu’on était bons.
On a ensuite eu un ordinateur, vers 1998. La première recherche qu’on fait sur Internet c’est « Moto Final Fantasy VII » (rires) Et là je tombe sur un site Lycos, et j’entends l’un des thèmes phare de Final Fantasy VII, « The Cid’s Theme »
Et je vois… une illustration incroyable de Cloud.
Là, je me rends compte qu’il y a une vie après le jeu, une sorte de communion entre passionnés. Je m’intéresse très vite aux forums, je m’inscris et commence à discuter sur www.jeuxvideo.com dès mes neuf ans. On est en 1999, mon pseudo c’est « clad-99 », car 99 c’était le niveau maximum sur Final Fantasy VII.
Il y a un site francophone qui est lancé, www.FFWorld.com, et qui commence à reprendre des informations sur les futurs Final Fantasy. C’est là que se crée la communauté Final Fantasy VII ; d’ailleurs, jusqu’en 2006 environ, le forum Final Fantasy VII était dans le top 5 des forums les plus actifs sur jeuxvideo.com.
Qu’est-ce qui fait que, spontanément, des gens se regroupent pour parler de ce jeu en particulier ?
Déjà, FF VII est un jeu à scénario : il y a des situations qui sont proposées, on a forcément des questions sur ce qu’il se passe. Il faut comprendre aussi que Final Fantasy VII est assez spécifique pour moi : je venais tout juste d’apprendre à lire, j’étais assez jeune, il y avait des moments du jeu qui n’étaient pas très clairs dans la version française. D’ailleurs, à cette époque sur Internet, il y avait énormément de gens qui mentaient : dans Final Fantasy VII, à côté de la quête principale, il y avait des quêtes secondaires. Certaines personnes inventaient des histoires complètement fausses sur ces quêtes dans les forums ! (rires)
Au départ, tout le monde venait chercher des solutions – d’autant qu’à l’époque on cherchait aussi des informations sur Minitel. Les forums étaient un moyen de vérifier les informations et d’exprimer son amour du jeu, notamment les musiques. Je pense que c’est aussi la première fois qu’une communauté connaissait tous les membres de l’équipe qui ont conçu le jeu : quand ces développeurs viennent en France, ils sont accueillis comme des rockstars.
Hironobu Sakaguchi, le producteur historique des premiers volets de Final Fantasy, est tellement une star qu’il a eu droit à ce sketch en forme de fausse biographie <3
Quand tu es sur le forum, est-ce que tu dis que tu as… neuf ans ?
Non, on évitait ! (rires) J’ai commencé à dire mon âge vers 2002-2003, et j’ai fait mes premières rencontres IRL (rires). On se retrouvait à la FNAC Odéon, qui était un lieu super sympa : les consoles de jeux étaient disponibles pour les joueurs. Je me souviens que Square et Electronic Arts avaient fait un espace pour le jeu Kingdom Hearts, qui attirait beaucoup de monde.
Le premier trailer de Kingdom Hearts (2002)
Durant ces rencontres j’ai fait la connaissance de pas mal de joueurs. C’est là que j’ai vraiment voulu travailler au sein de la communauté et que j’ai joint le site Final Fantasy Dream.
Tu as occupé quelles fonctions ?
D’abord rédacteur, puis très vite rédacteur en chef et webmaster. On avait une communauté de plus de 7 000 forumeurs sur FFDream.com, uniquement francophones.
Dans les années 2000, la licence Final Fantasy explose. Vous le vivez comment ?
Le début des années 2000, c’est flamboyant : il y a Final Fantasy IX qui pointe le bout de son nez, le lancement d’un grand film Final Fantasy, la promesse d’avoir FF X et XI sur PlayStation 2… Bref, une actualité énorme.
Le trailer du film Final Fantasy, les Créatures de l’Esprit
L’information vient des magazines japonais pour la plupart, et on arrive à avoir des photos ou des scans des magazines Famitsu…
C’est comme ça qu’on commence à traduire les informations : des sites américains traduisaient en anglais les scans japonais, puis on les retraduisait en français. On est souvent au courant des informations avant tout le monde, on commence à avoir une résonance au sein de la communauté et une certaine fiabilité : nos informations sont reprises par beaucoup de sites.
Des exemples des scans que l’on pouvait retrouver sur les sites de fans il y a quelques années
En parallèle de ta vie sur le forum, tu continues tes études en ayant l’intention de travailler dans le gaming ?
Oui. En 2008, je fais un bac marketing et je m’intéresse à l’évolution du jeu vidéo. En 2009, grand bouleversement : il y a une rumeur de fusion entre le gros éditeur européen EIDOS (qui détient les licences Hitman, Tomb Raider, Just Cause…) et Square, l’éditeur de Final Fantasy. C’est quelque chose de très fort.
Hitman, l’une des licences stars de l’éditeur EIDOS
Très vite, notre site est contacté pour la campagne de communication de Final Fantasy XIII. Square France a eu l’intelligence de convier les communautés dès le départ, et c’est à ce moment-là que j’ai eu la chance d’avoir beaucoup plus d’interviews, de pouvoir travailler main dans la main avec l’éditeur tout en gardant un esprit critique.
Pourquoi cette volonté de la part de l’éditeur d’impliquer les communautés à ce moment-là ? C’est quelque chose qu’on faisait déjà à l’époque ou pas ?
EIDOS le faisait déjà avec Tomb Raider ; je pense qu’ils se sont rendus très vite compte de l’intérêt des communautés. Le chef de produit de Final Fantasy XIII était un grand fan de Final Fantasy ; il avait l’habitude de naviguer sur nos sites pour avoir des confirmations d’informations.
Le trailer français de Final Fantasy XIII (2009)
L’intérêt, c’était qu’on était plus à l’aise pour parler du jeu avec de l’expertise et de l’enthousiasme. Il m’est arrivé d’écrire trois news par jour sur le site à propos de jeux en développement…
S’adresser en direct aux communautés, prendre des opinions extérieures, ce n’est pas forcément quelque chose que les éditeurs japonais font traditionnellement.
Oui, tout à fait. C’est vrai qu’Hajime Tabata (le réalisateur de Final Fantasy XV) est quelqu’un de très ouvert sur le monde : il est prêt à écouter n’importe quelle parole, du moment qu’il y a un argument derrière. Sous son leadership, il y a eu un changement au niveau de la hiérarchie et de la façon d’aborder les challenges de développement et d’amélioration des jeux.
Tu t’occupais d’un site de fans. Aujourd’hui tu travailles dans l’équipe Square Enix. Comment s’est faite la transition ?
Je travaillais pour le site FFDream, ça s’est fait très naturellement : mon rôle chez Square Enix, c’est de faire le lien avec les communautés. C’est quelque chose que je faisais déjà aussi sur mon site : développer la communauté Final Fantasy, aider à ce qu’on puisse parler le plus possible de Final Fantasy, ça a toujours été ma volonté. La seule chose qui a changé, c’est que chez Square Enix, je défends les intérêts de l’éditeur. Mais notre immense chance, c’est de pouvoir travailler sur des titres de grande qualité, ce qui facilite les choses et permet d’avoir une communication forte.
C’est Square Enix qui t’a proposé de rejoindre l’équipe, ou bien tu as postulé ?
Ça s’est fait un petit peu des deux cotés : je suis allé travailler en tant qu’intérimaire à la Japan Expo 2014 pour présenter Final Fantasy XIV sur le stand de Square Enix. J’ai rencontré Florent, qui est le responsable marketing et commercial de la filiale française, et je lui ai fait part des retours que j’avais eus sur ce salon et, potentiellement, des axes d’amélioration sur le stand. Il a entendu ces choses avec pas mal de sympathie. Et puis le lendemain, entretien surprise…
Le lendemain, on me dit : « Florent t’appelle, rendez-vous dans la salle d’interview ! » Okay, je me suis dit « j’ai dû raconter n’importe quoi » (rires). Je rentre dans le bureau, et je vois entre huit et dix personnes : il y avait le responsable Europe, un responsable américain, et une partie de l’équipe française. Et là, le responsable Europe me parle d’un défi sur la communication d’un titre qui s’appelle Kingdom Hearts, et me dit qu’il souhaiterait que je travaille dessus. C’était quelque chose de vraiment impensable à ce moment-là… Je réponds que je suis disponible, qu’il n’y a pas de problème. Et j’ai commencé deux jours plus tard.
Kingdom Hearts 2.5 (2014), le premier jeu sur lequel Idir a travaillé pour Square Enix
À ce moment-là tu as 24 ans. C’est un rêve qui devient réalité ?
Clairement. En plus, c’est un moment charnière pour Square Enix qui, l’année précédente, avait annoncé Final Fantasy XV et Kingdom Hearts 3 sur PS4 et Xbox One. C’est une période cruciale. Je commence pour un stage de six mois, je me dis qu’il y a de belles opportunités et que ça annonce des choses grandioses.
Est-ce que tu continues tes activités sur le site que tu gérais auparavant ?
Non, j’arrête immédiatement. Par contre, je reste en contact avec tous les membres, la rédaction de FF Dream et celles de FF World, FF Ring ainsi que celles des sites Kingdom Hearts et Tomb Raider. J’assure juste mon rôle de community manager.
Pendant deux ans, tu as préparé et accompagné la sortie de FF XV jusqu’à maintenant ?
Tout à fait. Ça a commencé avec la communication du jeu Final Fantasy Type-0 ; c’est la dernière production d’Hajime Tabata avant le grand chantier de FF XV. On a annoncé en septembre 2014 la possibilité d’offrir une démo jouable de 3 heures 30 de FF XV pour tout achat du jeu FF Type-0.
On a eu un événement en octobre 2014 à la Paris Games Week avec une présentation exclusive de FF XV qui a été un peu une consécration. On a présenté une démo vraiment ahurissante, un monde gigantesque, des animations de personnages vraiment très sérieuses… Il y a vraiment eu un avant et un après cette présentation : là, le public s’est rendu compte que FF XV n’est pas la suite de FF XIII, c’est un jeu gigantesque avec un open world et des possibilités inédites dans le gameplay.
Final Fantasy XV introduit de grands changements : le système de combat est plus libre que celui, historique, d’épisodes comme FF VII ; on évolue dans un monde ouvert… En tant que fan historique, tu en penses quoi ?
C’était mon vœu et mon rêve ! Depuis 2008, on avait espoir de retrouver des environnements gigantesques. Là, on a un monde beaucoup plus réaliste ; en tant que gamer, je suis évidemment très convaincu par le système de combat, qui est proche des systèmes de Kingdom Hearts : on peut cibler les ennemis, les attaquer… Je suis très content du virage pris.
Quand tu rencontres des gens qui ne connaissent pas Final Fantasy, comment tu leur expliques ce que c’est et ce que ça représente ?
Pour moi, Final Fantasy c’est l’histoire d’une grande quête, d’un personnage qui fait face à des adversaires immenses. Mais avec son intelligence et sa petite équipe d’amis, il va faire face. C’est une grande aventure qui passe par des rencontres, un peu comme la vie.
C’est aussi un petit peu David contre Goliath, où le pouvoir de l’astuce et de l’unité deviennent une force commune. Dans ce nouvel épisode, il y a d’ailleurs une dimension intéressante : le camp, avec tes potes. On y voit que les personnages ont chacun des tâches assez définies ; chaque action va permettre d’accéder à un but commun. Ça peut être préparer un repas, un combat contre des ennemis ou même mettre à mal un empire totalitaire !
C’est donc des valeurs d’amitié, une ouverture au monde et une quête du dépassement de soi ?
Oui ; c’est une ouverture au monde, et c’est aussi une immersion dans un monde. Qui n’a jamais rêvé de vivre des aventures avec ces personnages ? Évidemment, il y a des situations un peu délicates, mais la grande majorité des personnages est attachante. Ils seraient quand même des bons potes, des gens sûrs comme on dirait. (rires)
#PassionCamping dans FF XV
Même si elle a toujours eu du succès, à la base, la série était un peu niche et très identifiée « jeu de rôle japonais ». Avec Final Fantasy XV, la saga est devenue un énorme blockbuster mondial, l’esthétique japonaise côtoie un style occidental, un jeu physique Final Fantasy sort partout dans le monde le même jour, totalement localisé en huit langues. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je pense que ça veut dire que Final Fantasy évolue dans le bon sens. Depuis toujours, les fans et les journalistes demandent des dates de sortie plus proches entre le Japon et l’Occident. En 1997, il fallait attendre un an ! Square Enix et les producteurs de FF continuent à s’ouvrir au monde, sans perdre leur identité japonaise. Je pense que c’est quelque chose de très appréciable.
On a évoqué en avant-propos tous les enjeux qui tournaient autour de la sortie de FF XV. Qu’est-ce qui fait que, selon toi, FF XV est un jeu important pour la série FF et plus globalement pour l’industrie du gaming ?
FF XV est évidemment très important, pour au moins trois raisons. La première, c’est que les développeurs japonais, même après plusieurs difficultés, ont réussi à sortir avec brio un jeu qu’on avait presque annoncé mort il y a cinq ans ! Cela prouve qu’à force de travail et de volonté, on arrive toujours à réussir.
La deuxième, c’est que beaucoup de gens dans cette industrie ont dû leur faire confiance, notamment les fans. Ils ont été très nombreux à venir sur nos événements pendant toute la campagne de communication, alors que cela faisait longtemps qu’ils attendaient ce titre.
Enfin, je pense aussi que c’est un moment charnière : dans l’industrie du jeu vidéo, beaucoup d’éditeurs se demandent : « est-ce qu’on va se mettre à sortir des jeux sur mobile ? Est-ce que on va rester sur des jeux matérialisés ? Est-ce qu’on fait encore des ventes physiques ? »… Le succès de FF XV a une importance cruciale pour les éditeurs japonais, mais aussi pour beaucoup d’éditeurs occidentaux : c’est un blockbuster réalisé avec des moyens humains et financiers énormes. Le succès de FF XV peut permettre pas mal d’analyses et de discussions.
Il y a probablement de nouveaux équilibres financiers à trouver avec les jeux mobiles ou à plus petit développement. Pour tout avouer, j’ai beaucoup joué à Theatrhythm Final Fantasy, le jeu musical FF sur Nintendo 3DS…
Pour moi, ce jeu est la célébration de Final Fantasy autour du thème de la musique !
On sait que les concerts ont de plus en plus de succès, il y a eu plus d’une centaine de dates dans le monde jusqu’à présent… Il y aura d’ailleurs un concert au mois de juin à la Philharmonie de Paris qui sera accessible à tous, à un prix très honnête (NDLR : les places coûtent entre 10 et 70 euros).
En septembre dernier, le légendaire London Symphony Orchestra a joué un concert des musiques de Final Fantasy XV
Pour en revenir à Theatrhythm, c’est la possibilité de s’amuser avec 270 musiques de la série, c’est trente ans de musique, dix artistes… C’est vraiment une célébration, qui trouve son public. Après, il y a vraiment d’autres types de jeux sur mobile et consoles portables : les jeux spin-off, comme Crisis Core : Final Fantasy VII, qui a été un des plus grands succès sur PSP. On a aussi les jeux mobiles. Justice Monsters Five est un jeu dérivé de FFXV et qui rencontre son succès.
Ça nous permet vraiment de travailler l’aspect transmedia de cet univers de FF XV à travers plusieurs canaux : le gros jeu FF XV, un dessin animé gratuit disponible sur YouTube et différentes plateformes, un jeu mobile, et puis Kingsglaive, un film d’animation de deux heures avec un casting trois étoiles.
Le plus important sur ces développements, c’est de prouver que, sur n’importe quel support, on peut montrer des choses différentes avec beaucoup de créativité et de technique. Je pense au film d’animation Final Fantasy : les Créatures de l’Esprit qui était un film révolutionnaire pour son époque. Je pense que Kingsglaive est dans la même veine, tout en allant encore plus loin, avec une image exceptionnelle.
Tes frères continuent à suivre Final Fantasy ?
Très bonne question ! Mon petit frère suit tous les FF ; quant à mon grand frère, il avait arrêté après FF X. Il s’y est remis avec FF XV, il a repris plaisir à y jouer. C’est bien pour lui.
Comment ont évolué les fans de Final Fantasy entre tes débuts sur les forums et aujourd’hui ?
Je ne vais pas généraliser, je vais répondre par rapport à mes amis autour de moi… Beaucoup sont passés à l’âge adulte, mais il y avait déjà pas mal d’adultes qui jouaient à Final Fantasy quand j’ai commencé. Il y a un large public sur FF, qui a entre 15 et 40 ans. Ce public très large a connu des expériences de jeu très différentes : les plus anciens ont connu plus d’épisodes, d’autres nous suivent depuis FF XIII, et enfin d’autres joueurs arrivent depuis la sortie de FF XV. Ceux-là sont plutôt intéressés par l’aspect open world/RPG et par cet univers très riche.
Tu avais neuf ans quand tu as découvert Final Fantasy. Connais-tu des gens autour de toi qui ont cet âge et qui s’initient au jeu avec FF XV ?
J’ai un neveu de 17 ans à qui j’ai envoyé le jeu. Il y a aussi le fils de ma collègue qui a 10 ans, et à qui j’avais proposé déjà Kingdom Hearts l’an dernier. Il avait essayé la Platinium démo de FF XV, qui est dans le même univers mais un peu plus enfantin. Je crois qu’il s’est bien amusé et qu’il attendait vivement FF XV comme cadeau de Noël. J’espère que le Père Noël lui a apporté…
Vous pouvez suivre Idir sur Twitter.
Propos recueillis par Anthony Cheylan ; merci à Ulysse et Ousmane pour leur aide.
Bonus : retrouvez ci-dessous le sujet que le Gros Journal avait consacré à Final Fantasy XV en décembre