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Société
Par Eileen Mora

Ça y est : depuis samedi nous sommes en déficit écologique ?

Chaque année, l’ONG Global Footprint Network, en partenariat avec le WWF, calcule « le jour de dépassement ». Ils estiment à partir de quel moment les ressources annuelles de la planète sont épuisées, en fonction de la bio-capacité d’un pays et de son impact écologique.

Le jour de dépassement est calculé en fonction de la bio-capacité des pays (la capacité d’une zone à produire des ressources renouvelables et absorber les déchets issus de sa consommation, NDLR) et l’empreinte écologique de ladite zone. Ainsi, si tout le monde consommait comme un Français moyen sur Terre, et que la planète avait la même bio-capacité que celle de l’hexagone, nous aurions atteint le point de « déficit écologique » le 5 mai, samedi dernier. En quatre mois et cinq jours, nous aurons consommé toutes les ressources naturelles que la Terre aurait été capable de produire en une année.

« Le constat est clair : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite » déclare Pascal Canfin, le Directeur Général de WWF France.

Selon WWF, si tout le monde consommait comme les français, il faudrait l’équivalent de 2,9 Terres pour subvenir à nos besoins. La moyenne mondiale est pourtant de 1,7 Terre, ce qui porte le jour de dépassement planétaire à Août environ. Derrière ce constat, à priori « rassurant », se cache une réalité honteuse : nous, Français, consommons beaucoup plus que la moyenne mondiale. La France demande 1,8 fois ce que sa bio-capacité est capable de lui rendre.


Le jour de dépassement en fonction des pays,
leur bio-capacité et leur empreinte écologique (2018).

« Et pourtant, nous avons les solutions », rappelle Pascal Canfin.

Dans un « pays développé », où les moyens pour produire des énergies vertes et des solutions existent, nous continuons à être largement au-dessus du seuil critique. C’est là le paradoxe du réchauffement climatique : nous exigeons des pays les plus pollueurs, qui sont en majorité des pays « en voie de développement », de modifier leurs modes de production afin de réduire les émissions de C02 et freiner leur consommation d’énergie, alors que nous, pays occidentaux, avons longtemps suivi ce modèle et continuons encore de le suivre.

« Emmanuel Macron a fait de la bonne gestion financière un élément clé de son quinquennat. En fera-t-il autant de la bonne gestion écologique ? » pouvait-on lire dans le rapport du Global Footprint Network et WWF.

Le gouvernement, comme nous le racontions il y a quelques jours, a lancé son plan pour limiter le gaspillage et les déchets, et engager la France dans un modèle d’économie circulaire. Bien que l’initiative soit louable, elle semble dérisoire face aux décennies de destruction que nous avons infligées à la planète et sa biodiversité. Le constat est d’autant plus alarmant quand on sait que les émissions de CO2 en France ont augmenté – une fois encore –  l’année passée, en raison de la progression de la consommation énergétique et un recours accru aux énergies fossiles (source : Le Commissariat général au développement durable).

Image à la Une : WWF.

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