François-Xavier Demaison revient sur le tournant du 11 septembre dans sa carrière, ses débuts difficiles et son épanouissement sur scène.
Une carrière inavouée
Lorsque François-Xavier Demaison se lance dans la vie professionnelle, c’est bien loin de la carrière qu’on lui connaît aujourd’hui.
Le 11 septembre, c’était apocalyptique.
François-Xavier Demaison
Sorti de grandes études, il part à New York pour venir à bout de son rêve américain : “J’ai fait Sciences Po, des études pour être dans un bureau à New York et j’ai étouffé mes rêves. Le jour du 11 septembre tout explose et j’ai envie de faire ressortir cette passion d’enfant” se souvient l’humoriste. Il raconte son expérience traumatisante à Mouloud Achour : “Le 11 septembre j’ai dû remonter tout Manhattan à pieds, j’ai croisé des gens recouverts de cendres… C’était apocalyptique.”
Un événement qui lui fait prendre la tangente. Il réalise alors combien la vie est courte et qu’il ne peut la passer dans la course incessante de la Grosse Pomme.
Il rentre donc en France et se lance dans la comédie.
Des débuts difficiles
Il y a eu des moments difficiles.
François-Xavier Demaison
Un an après les attentats, il met toutes ses économies dans la création d’un seul en scène qu’il présente au théâtre du Gymnase, très vite produit par Samuel Le Bihan. Il se remémore ses débuts où rien n’était acquis et encore moins acté. “Il y a eu des moments difficiles. Il y a des soirs, je sortais du théâtre et je retrouvais tous les spectateurs de la salle dans mon wagon de métro : une dizaine de personnes. C’était des moments de solitude”, confie le comédien.
Conseillé par son producteur, il s’entraîne et teste ses textes dans les prisons. “J’ai fait mes armes en jouant à la prison de Fleury-Mérogis. Un jour à Gare de Nord un gars m’a dit ‘je t’ai vu en prison, aujourd’hui je suis dehors’. Il s’en souvenait et on a presque chialé ensemble”.
En 2005 il commence sa carrière à l’écran, d’abord comme figurant dans des clips comme celui de Kool Shen avec Rohff et Dadoo, puis dans des comédies au cinéma comme Tout pour plaire !. En 2008 il est choisi par Antoine de Caunes pour jouer Coluche dans le biopic Coluche : l’histoire d’un mec. Sa prestation lui vaut d’être nommé au César du meilleur acteur en 2009, marquant le début d’une carrière à plus grande échelle.
L’épanouissement
Quand les gens ressortent, ils n’ont pas le même regard.
François-Xavier Demaison
Aujourd’hui le comédien est multi-casquette, comme il le dit lui-même : “Je suis producteur, je dirige un théâtre et j’ai un domaine viticole dans le Sud. Je ne suis pas un grand homme d’affaires”.
L’artiste a la bougeotte, multiplie les rôles et responsabilités mais laisse toujours sa passion parler avant tout. “Diriger un théâtre c’est une passion. Quand les gens ressortent, ils n’ont pas le même regard. Tu retrouves un peu de ton enfance et partage une expérience unique, éphémère”, affime-t-il.
Il se donne cependant quelques limites pour que ses activités n’empiètent pas sur sa vie de famille. Il chérit sa relation avec sa fille avec qui il partage une curiosité pour la musique et n’hésite pas à se plonger dans ses références. “Ma fille m’appelle ‘le sang’, ‘frère’, ‘le S’, ‘ma vie’. Ça j’aime bien. Elle est géniale. Elle écoute beaucoup de rap alors maintenant je suis 2.0. Mon TOP c’est PLK, SCH, Ninho, Zola, Dadju en mode lover” raconte-il le sourire aux lèvres.
Sur scène pour son nouveau spectacle Di(x) Vin(s), François-Xavier Demaison a une ambition : “Si quand on sort de mon spectacle on a envie d’appeler les gens qu’on aime et de les voir, c’est déjà pas mal”.
L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de François-Xavier Demaison est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.
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