Imaginez… Vous êtes dans les rues de Chicago. Vous vous promenez. Vous flânez. Et à un coin de rue, vous tombez nez à nez devant une borne de distribution d’armes en libre-service. Quelle serait votre réaction ?
Acheter une arme serait aussi facile que de louer un vélo aux États-Unis ? C’est ce que l’installation artistique « Chicago Gun Share Program » a voulu dénoncer à travers une fausse station-service d’armes. L’objectif ? Provoquer un choc. Ici, l’art est utilisé comme un moyen de sensibiliser les passants autour de ce phénomène aussi décrié que soutenu aux États-Unis.
« Déverrouillez l’arme et chargez-la« , peut-on lire sur chaque fusil.
Depuis le début de l’année, le débat progresse, régresse, se relance ou reste au point mort mais les pro et anti-guns persistent à se livrer bataille. Souvenez-vous, « le 24 mars 2018 a eu lieu la plus grande manifestation contre les armes de l’histoire des Etats-Unis » après la tuerie de Parkland qui a fait 17 morts. Ou encore, début mai, la France a refusé les conseils de Donald Trump qui avait appelé le pays à armer sa population suite aux attentats terroristes.
Merci, mais non merci.
La station d’armes en libre-service à Chicago – @CGTNOfficial
Loin des feux des projecteurs, c’est en toute discrétion que l’agence de publicité The Escape Pod et le Brady Center, l’une des plus importantes associations qui lutte contre les armes à feu aux États-Unis, se sont associées pour se positionner pour la lutte anti-armes. Aux allures de bornes vélib, le « Chicago Gun Share Program » propose des répliques de fusils AR-15 à la portée des citoyens américains.
« Notre objectif est d’alerter et de sensibiliser sur ce problème majeur. Il faut montrer comment il est simple, pour un citoyen, d’obtenir une arme de guerre », a déclaré Max Samis, l’attaché de presse du Brady Center. « De plus, Chicago est l’une des villes ayant le plus souffert de la violence des armes à feu. » a-t-il ajouté.
En 2016, 38 658 Américains sont morts par balle selon le site Gun Violence Archive. Le Brady Center, à travers les interrogations et les réactions que peuvent susciter son opération coup de poing, mise sur une prévention ludique et artistique. Son rêve ? Réduire de moitié les décès par armes à feu d’ici 2025.
Image à la Une : La station d’armes en libre-service à Chicago @ Blakes__Take